C'est avec une certaine circonspection, hélas en partie fondée, que l'on aborde ce "Hellraiser VI : Hellseeker", à la vue de la qualité toute relative et du hors-sujet global du précédent tome de la franchise.
Pourtant le script essaye quelque peu de recoller à l'ensemble en faisant réapparaître le personnage de Kristy, héroïne des deux premiers volets de la saga.
En effet, l'intrigue se centralise sur Trevor, le mari de Kristy, qui, amnésique, tente de renouer avec ses souvenirs, suite à un accident de voiture ( avec plongeon de celle-ci dans une rivière ) au cours duquel sa femme a disparu.
Après une séquence d'introduction plutôt probante laissant augurer un retour aux sources de la franchise, le métrage prend une tournure bien différente en se focalisant sur les déboires de son personnage principal, complètement perdu entre la réalité et des hallucinations récurrentes ( ce qui permet au métrage de se laisser aller à quelques scènes assez délirantes, dans l'hôpital et dans le sous-sol du commissariat, par exemples ), délaissant ainsi Kristy qui ne semble du coup n'être présentée que comme alibi d'appartenance au "mythe".
Et cela donne une succession de séquences bien confuses et même parfois répétitives, le doute initié sur la véracité de ce que vit le héros finit presque par lasser le spectateur, tant les différentes pièces du puzzle tardent à se mettre en place. En plus, les cénobites sont encore aux abonnés absents et seul "Pinhead" fait quelques brèves apparitions sans consistance et n'apportant que très peu à l'ensemble, sans même redonner un semblant de climat au film.
Il faudra attendre la toute dernière bobine du métrage pour que l'intrigue prenne toute sa signification et retrouve un minimum l'esprit original de la saga ( les crochets, le personnage de Kristy qui se révélera pas si innocent que cela ), tout en se conformant à un twist guère innovant et, tout en clins d'oeil, laissant une grosse impression de "déjà-vu".
Le métrage, se perdant à chaque instant entre cauchemars, hallucinations et réalité, ne parvient pas à installer le moindre suspense ni la plus petite tension, juxtaposant ses séquences sans aucun souci de fluidité et en ne nous proposant que des rebondissements reproduits plusieurs fois ( les retour au commissariat pour des motifs bien futiles ).
Heureusement, quelques plans assez gores ( le dépeçage du crâne du début du film ) viennent ponctuer l'ensemble et contrebalancer un érotisme gratuit et finalement bien timide, conventionnel et bien loin de l'univers sado-maso et trouble du premier "Hellraiser".
Enfin, les personnages n'ont aucune profondeur et le héros ne présente qu'une perversité basique, presque commune, dont on a bien du mal à imaginer qu'elle puisse intéresser les cénobites.
L'interprétation est juste mais sans grand relief, et la mise en scène du réalisateur ne brille pas par son inventivité ni sa faculté à dynamiser l'action. Les quelques effets spéciaux sont assez réussis, mais peu démonstratifs.
Donc, ce "Hellaiser VI : Hellseeker" supporte une vision et est heureusement sauvé par un final qui malgré son aspect assez quelconque, redore très vaguement le blason d'une franchise en perdition ! De bonne augure pour la suite ?
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