Ce "Eclosion" vient nous conter une invasion de cafards bien gentille mais pas complètement désagréable.
Le script met en scène un médecin urgentiste mis sur la touche pour cause d'alcoolisme, malgré sa rédemption, qui part se reposer sur une petite île du Maine. Mais en plus de l'accueil peu convivial des autochtones, il devra faire face à une invasion de cafards belliqueux.
Après une courte séquence d'introduction visant à expliquer l'origine des bestioles, le film ne s'attarde pas sur la présentation de son personnage principal ( expédiée en une séquence ) pour le plonger tout de suite dans l'univers retiré et hostile à sa venue de cette petite île isolée où il a acheté une maison délabrée. Et si le métrage prend le temps de décrire les relations houleuses du nouveau venu avec une partie des habitants, tout en insistant sur le côté arriéré et primaire de ceux-ci, ce ne sera finalement que pour essayer de donner un minimum d'ampleur à une intrigue linéaire, mais simpliste. En effet, le schéma classique des films du genre est ici repris à la lettre, avec une première attaque ( lors d'une scène rapide et sans emphase ) sans conséquence, puis une seconde impliquant directement le principal protagoniste, mais bien sûr, lorsque celui-ci découvrira la vérité sur ces morts mystérieuses, personne ne voudra le croire avant l'assaut généralisé des cafards, porteur d'un rebondissement assez inattendu, et un combat final convenu.
Mais même si la plupart des situations sont ici téléphonées et n'arrivent pas à produire le moindre suspense ( le bain ), le métrage se permet quand même quelques petits écarts macabres bienvenus ( le cheval de la grange ) et quelques plans gores rapides ( les vomissements et les actes chirurgicaux ) qui viennent pimenter le propos.
Le film véhicule en outre un humour assez discret, pas toujours très finaud ( l'araignée de l'école ), mais suffisamment bien placé pour parvenir à rendre le "couple" de héros presque attachant, ce qui permet une implication plus grande du spectateur.
Les cafards n'hésitent pas pour leur part à se montrer devant la caméra et sont plutôt finement animés, l'usage du numérique restant souvent indécelable, et même s'ils n'arrivent pas à provoquer le dégoût, leurs actions sont très graphiques, tout en nous offrant quand même quelques idées originales ( le hamster ).
L'interprétation serait assez quelconque sans l'intervention d'un John Savage savoureux en électricien rustre et revanchard et la mise en scène du réalisateur est dynamique, tout en suivant de près l'action.
Donc, même s'il se révèle être trop classique et peu expansif, ce "Eclosion" supporte une vision sans le moindre ennui !
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