Petite curiosité datant des années cinquante, ce "Femmes demon" mélange plusieurs genres pour un cocktail assez détonant mais plutôt kitsch d'humour et d'extravagance.
Le script nous conte l'arrivée sur une île apparemment déserte de quelques naufragés, suite à une tempête. Mais après avoir exploré les lieux, ils tomberont sur une bande de nazis coupés du monde et continuant à se livrer à de biens étranges expérimentations sur de jeunes femmes prisonnières.
La séquence d'introduction, sortie tout droit d'un journal télévisé de l'époque met en condition le spectateur pour appréhender la fâcheuse posture de ce petit quatuor de naufragés, la fille d'un citadin puissant, accompagnée par trois hommes, dont deux hommes de main. Et le métrage s'occupe de nous présenter la jeune femme comme un vraie peste, au travers de ses rapports antinomiques avec ses compagnons d'infortune, avant de s'installer dans le "film de jungle" avec l'exploration sommaire des alentours, en reprenant au passage quelques poncifs du genre ( le "méchant" serpent ), avant que le petit groupe ne tombe sur ces indigènes féminines dansant et chantant, pour une séquence à la sensualité évidente et certainement osée à l'époque ( mais plus qu'anodine de nos jours ), pour finalement voir débarquer ces quelques nazis bien anachroniques dans ces décors.
Dès lors, le métrage se fera l'amalgame de plusieurs genres, mettant en scène un savant fou pratiquant des expériences pour essayer de redonner un visage à son épouse défigurée, puis étalant quelques sévices imposés par les nazis, n'hésitant pas à se montrer quelque peu sadiques ( la jeune femme attachée et fouettée ), pour une série de rebondissements nous amenant gaiement à un final classique et obligatoire.
Mais ce qui frappe d'entrée dans ce métrage, c'est l'humour contenu dans les dialogues, oscillant entre premier et second degré, tout en relevant souvent de l'absurde en ironisant sur les situations, qui aide largement à rendre agréable la série de situations convenues de la première partie du film et dynamise encore la suite, déjà rendue bien sympathique par son côté improbable complètement assumé. Cela permettra également de ne pas trop faire cas de la leçon de morale simpliste du film, ni de la bluette naissante entre les deux héros qui ne pouvaient pourtant pas se supporter au début du métrage ( figure thématique classique de l'époque ).
Quant aux "femmes démons" promises par le titre, fruits des expériences loufoques du médecin nazi, leur côté terriblement kitsch, bien digne des "Craignos Monsters", ajoute encore à l'aspect souriant de l'ensemble, avec un maquillage grossier assez hilarant.
L'interprétation est probante, surtout Rudolf Anders, impayable dans son rôle de toubib assez obsédé, et la mise en scène est suffisamment fluide pour suivre l'action de près.
Donc, ce "Femmes demon" mérite d'être découvert, pour tout amateur de ce cinéma-bis d'autrefois, attachant et humoristique !
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