Ce "Raped by an angel", malgré son titre provocateur et son appartenance à la fameuse "Catégorie 3" ( l'équivalent à Hong-Kong de notre interdiction aux moins de dix-huit ans ), n'est pas un monument de mauvais goût, même s'il présente quand même quelques idées assez déviantes.
Le script met en scène un avocat pervers et violeur jetant son dévolu sur deux jeunes femmes, repérées dans une publicité télévisuelle.
La séquence d'introduction se montre plutôt prometteuse, même si elle se révélera être en trompe-l'oeil, pour nous présenter un personnage principal bien déviant sous ses allures respectables et, après une mise en situation assez longue mais plutôt comique ( l'anniversaire de la mère ) nous familiarisant avec ses futures victimes, tout en introduisant quelques clichés ( la bagarre de rue ) pour amorcer la bluette entre l'une d'entre elles et un parrain d'une triade locale et en jalonnant l'ensemble d'indices amenant le spectateur à deviner les intentions peu louables de ce détraqué, le métrage se décide enfin à se montrer quelque peu graphique et brutal avec cette séquence de viol répété minutieusement préparée, avant d'aller faire un petit tour du côté du "film de procès" le temps de nous montrer l'ingéniosité du violeur. La dernière partie, oeuvrant sur la vengeance, se montrera quant à elle bien orchestrée, porteuse d'une violence assez généreuse lors du combat final, tout en amenant une idée bien tordue pour clore les débats.
Mais si le film fait preuve d'un goût prononcé pour un érotisme désinhibé et volontaire, il restera presque sage au niveau de la brutalité pourtant contenue dans l'intrigue, préférant s'attarder sur l'attitude machiavélique de son personnage principal et sur la réalisation de son plan tortueux. Car il est vrai que ce dernier, tout en accumulant les déviances ( de violeur à maître-chanteur, en passant par voyeur ), sait se montrer charmeur et manipulateur pour obtenir ce qu'il veut, et qu'il aurait mérité une interprétation plus percutante, moins monolithique.
Alors bien sûr, le métrage se laisse aller à quelques dérives verbales tournant bien entendu autour du sexe, mais il ne sera à aucun moment graphique au niveau gore, et même le découpage d'un des personnages à la tronçonneuse sera bien plus suggéré que montré.
Quant à l'histoire d'amour entre l'héroïne et ce chef de triade bien pâlot, elle n'apportera finalement que peu de choses au film, lui conférant même par moments un aspect gentillet plutôt malvenu dans le contexte et surtout venant désamorcer la tension larvée crée par les préparatifs du forfait du violeur, à cause d'un humour trop commun et "normal".
L'interprétation est donc assez morne, sans grand relief, même si les demoiselles sont charmantes, et la mise en scène du réalisateur est très classique, n'osant que peu de choses.
Donc, ce "Raped by an angel", même s'il n'est pas à mettre entre toutes les mains, laissera quelque peu sur leur faim les amateurs d'extrême !
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