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Malgré son appartenance à la fameuse "Catégorie 3" ( qui équivaut à Hong-Kong à notre interdiction aux moins de dix-huit ans ), ce "Daughter of darkness" sait se montrer tout à tour drôle et poignant, tout en n'oubliant pas d'être cruel, sadique et bien violent.
Le script nous présente une jeune femme dont la famille vient d'être massacrée, et suit l'enquête d'un policier excentrique allant peu à peu au devant d'une horrible vérité.
Clairement divisé en plusieurs parties bien distincte, le métrage, malgré une amorce dramatique forte, sachant aisément installer une ambiance lourde dans la découverte du carnage, opte dans sa première partie pour un ton résolument comique en suivant ce policier farfelu, obsédé ( qui n'hésite pas à peloter les cadavres féminins pour "vérifier l'heure de la mort" ) et haut en couleurs, pour des séquences faisant bien souvent appel à un humour plutôt gentillet ( les dénonciations ) ou bien gras ( l'anti-rhume ), avant que l'ensemble ne subisse une rupture de ton assez sèche, lors de l'interrogatoire de la présumée coupable, pour nous plonger dans le quotidien pourri de cette jeune femme détestée par sa famille, pour ensuite basculer dans une violence avérée lors de la séquence de viol, traitée de manière assez sadique par le réalisateur, mettent bien en parallèle la douceur du jeune amant de la demoiselle face à la bestialité du père. Mais le métrage saura également se montrer poignant ( la séquence sous la pluie ), puis nous dévoilera une cruauté bien barbare dans sa dernière bobine lors de l'affrontement final, alliant un réel sadisme à une violence réaliste ( le meurtre dans la baignoire ) troublante.
Mais il est vrai que ce mélange de genre aura de quoi perturber le spectateur, qui ne saura plus trop à quoi s'attendre après les pitreries d'Anthony Wong du début du film, qui, malgré la présence épisodique d'un mauvais goût assez jouissif, feront sourire et resteront plutôt anodine.
Et ce ne sera donc que plus brutalement que le métrage s'enfoncera dans un climat sordide et glauque, où nous serons naturellement amenés à prendre en pitié cette jeune femme humiliée, battue puis violée par son propre père indigne, en allant jusqu'à trouver un exutoire certain dans le lynchage familial final, tant la bestialité ne fait que répondre au comportement complètement ignoble et pervers de ce père définitivement coupé de toute morale. Et on sera presque amené à regretter les touches d'humour qui viennent de temps en temps faire retomber la pression, en retournant aux singeries du policier qui, du coup, ne paraissent presque pas drôle, à la vue de leur caractère quasiment déplacé.
La compassion que le réalisateur arrive aisément à nous faire éprouver à la vue du calvaire quotidien vécu par la victime permet à certaines séquences d'atteindre une intensité émotionnelle forte, notamment lors d'un final d'une tristesse authentique et désespérée.
L'interprétation alterne entre le réalisme du jeu de Lily Chung et l'outrance d'Anthony Wang, un habitué de ce genre de rôles bien déviants, pour donner un ensemble assez disparate. La mise en scène du réalisateur est vivante, tout en suivant l'action de près et en adoptant des cadrages adéquates selon la nature des séquences.
Donc, ce "daughter of darkness", s'il peut déconcerter son spectateur, finira par le happer entièrement pour le laisser vidé, amer ( devant l'issue tragique et sans échappatoire du métrage ) et tout retourné !
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