Bien que scénariste non crédité au générique, il semblerait que Boorman soit le principal coupable de ce « bad trip » où le réalisateur d’Excalibur filme sa phobie du vide (terrasse d’un gratte-ciel sans balustrade ou escalade périlleuse d’une montagne dentelée) au milieu d’un rêve mi-cauchemardesque, mi-féerique. Toutes les incohérences narratives et spatiales –sommes nous en Afrique noire ou en ex-Mésopotamie ? Les deux à la fois sans doute- du rêve sont alors permises et ce, au grand dam de la tentative de scénario que la production chercha à greffer à son premier opus. Surfant sur les pseudosciences en vogue à l’époque, celle-ci avait en effet bien essayé de nous vendre l’hypno-psychanalyse à l’aide d’un vieux gyrophare et de quelques électrodes. Ils avaient même plus ou moins livré le dénouement du second opus de la série concurrente : la Malédiction, en incendiant la nurse envoûtée pour conclure l’histoire. Mais les scénaristes se sont justes trompés de plateau ou de metteur en scène. Car Boorman n’en a que foutre des troubles psycho-maléfiques de Linda Blair, il préfère encore la voir en chemise de nuit transparente que recouverte de gerbe olivâtre. Lui, ce qu’il veut, c’est filmer des sauterelles géantes, des crevasses et des rites africains sur une musique pagano-épique d’Ennio Morricone.
Quatre ans plus tôt, les producteurs avaient massacrés Lisa et le diable de Mario Bava, toujours pour une question d’exorcisme. Ici, c’est la même sensation de cacophonie qui s’offre à nous.
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