L'un est issu d'une famille d'industriels du Nord, l'autre d'une famille de propriétaires de plantations du Sud. Ensemble, ils font leurs études à l'académie de West Point et, grâce à leur amitié intense, vont réussir à survivre à la guerre entre le Mexique et les Etats-Unis. Mais leur relation sera mise à rude épreuve. Les problèmes qui divisent le Nord et le Sud ont aussi un impact sur leur amitié. Une petite anecdote à ce propos, Patrick Swayze (en pleine ascension, Nord et Sud se situant dans sa carrière entre L’Aube Rouge et Youngblood) et James Read se prépareront ensembles pour leur rôle dans le ranch de Patrick où celui-ci apprit à James à monter à cheval. Ils devinrent amis dans la réalité.
Directement tiré d'une trilogie best-seller de John Jakes, cette mini série télévisuelle brille par sa reconstitution historique fabuleuse d'une époque, en l'occurence les quelques décennies qui précèdent la Guerre de Sécession. Cette première partie de Nord et Sud (6 épisodes de 90 minutes chacun) débute en 1842 alors que les deux futurs patriarches de la famille Main (Orry interprété par Patrick Swayze) et Hazard (George interprété par James Read) se rencontrent pour la première fois à leur arrivée à l’école militaire de West Point pour s’achever aux premiers tirs de boulets de canon sur le fort Sumter en avril 1861.
Tous les aspects de l'époque sont abordés au cours de cette première partie et non sans tensions, nous assistons progressivement à la montée en puissance des extrêmistes de tous bords pour finalement assister au dénouement historique que l'on connait tous. Il y a des mariages politique à l'instar de celui de Ashton Main, l’abolitionniste extrêmiste Virgilia Hazard campée par une Kirstie Alley à la limite de la folie épousera un esclave après l'avoir fait libérer, des mariages malheureux suivis de violences conjugales, mais aussi vraies relations passionnées avec les couples Madeleine (magnifique Lesley-Anne Down) – Orry, Brett – Billy ou encore George – Constance.
Doté d'un budget pharaonique de 25 millions de dollars pour une série TV en 1985, on comprend mieux la démesure de cette épopée : la production a duré cinq mois, il fallu deux années pour tourner 940 scènes d'un script de 540 pages dans cinq Etats différents, plus de 140 acteurs feront leur apparition, une foule de figurants, une équipe de production de 100 personnes, 8700 pièces de costumes (chaque actrice portera entre 25 et 30 costumes différents) et plus de 15000 pièces de décor et accessoires ce qui lui valut le surnom d'Autant en Emporte le Vent télévisuel. Mais ce n'est pas seulement qu'au travers de ses moyens financiers que cette série impressionne, mais également par son casting unique : Le père de Constance n’est autre que Robert Mitchum, Elizabeth Taylor en gérante de maison close, Forest Whitaker, Johnny Cash dans le rôle du père de Madeleine, Gene Kelly, Hal Holbrook (dans le rôle du Président Abraham Lincoln), Morgan Fairchild, David Carradine, Michael Dudikoff alias American Ninja, la liste n’en finit pas tant elle est à l’image de la série : prestigieuse. La femme de John Jakes jouera également la femme de Lincoln.
La production s'attacha soigneusement à reconstituer avec la plus grande minutie l'ambiance d'une époque, les us et coutumes locaux, à montrer la complexité de la vie de tous les jours, à nous mettre l'accent sur les enjeux politiques et humains qui résulteront sur la page la plus sanglante des Etats-Unis, la Guerre de Sécession qui coutera la vie a près d'un million et demi d'américains. La maison qui servit pour le tournage de Mont royal n'est autre que "The Boone Hall Plantation and Gardens", localisé à Mount Pleasant en Caroline du Sud et qui est enregistrée sur le Registre National des Places Historiques.
Enfin il faut noter la musiqe sublime de Bill Conti (également compositeur du thème de Rocky), puissante et envoutante qui donne à l'ensemble une allure pleine de majesté.
Au final tout est grand dans cette série. Même si parfois on peut lui reprocher une vision un peu caricaturale de ses personnages (les méchants vraiment méchants, à la limite de l'excès à l'instar Elkanah Bent interprété par Philip Casnoff qui faillit ne pas avoir la rôle pour cause de trop petit taille), cette série obtiendra tout de même sept nominations aux Emmy Awards (et gagnera celui des meilleurs costumes) et deux aux Golden Globes.
Un classique à posséder dans sa DVDthèque.
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