Classer William Malone, uniquement auteur de la sympathique "Maison de l'horreur", mais aussi d'un "Terreur.com" de sinistre mémoire et de deux succédanés d'"Alien" ( dont le pitoyable "Creature" ), était peut-être trop d'honneur pour le réalisateur qui ne nous offre avec "La cave" qu'un segment certes parcouru de quelques idées très graphiques, mais beaucoup trop convenu et sans réelle saveur.
Le script met en scène une adolescente renfermée sur elle-même qui sera kidnappée par un couple excentrique et jetée dans une cave où elle aura pour compagnie l'étrange fils de la famille.
Et même si la courte séquence d'introduction recèle suffisamment d'images morbides pour laisser augurer du meilleur, c'est par une présentation très basique et typique du film "de campus" que le réalisateur introduit son héroïne, avant heureusement de s'en éloigner après une séquence d'enlèvement très visuelle pour se concentrer sur la captivité de la demoiselle, vite balancée dans une cave après qu'elle eut tenté de s'enfuir. Mais c'est seulement avec la découverte de son vraisemblable compagnon d'infortune que le métrage prendra enfin une tournure presque mystérieuse pour une succession de rebondissements amenant peu à peu le spectateur à découvrir une vérité qui se voudrait terrifiante mais qui n'arrive que partiellement à intéresser ( grâce à la présence du monstre au look bien graphique et original ) en étant bien trop commune pour surprendre. Quant à l'inévitable chute, elle sera elle aussi beaucoup trop prévisible et convenue pour enthousiasmer un minimum.
Mais le réalisateur parvient quand même à impliquer le spectateur, en ne laissant les différents éléments de l'intrigue se mettre en place que par étapes, soulevant ainsi des questions, même si les réponses ne seront pas à la hauteur de l'attente, d'autant plus que certaines tentatives d'égarement du spectateur tombent complètement à plat ( l'hôpital ). Et le couple de kidnappeurs présenté dans le métrage est suffisamment loufoque et étrange pour capter l'attention, surtout que leur histoire nous est contée dans de splendides flashbacks au noir et blanc rendant un très bel hommage au cinéma des années trente.
Mais la palme revient sans hésitation à la créature du métrage, d'un visuel très réussi et d'une animation originale, et intervenant dans les seules séquences prenantes de l'épisode, même si les essais d'effets de surprise auront bien du mal à faire mouche dans leur classicisme. Et le métrage nous aura quand même également gratifié d'une remarquable scène sanglante bien amenée, tranchant définitivement avec l'issue terriblement "conte de fées" imposée par l'auteur.
L'interprétation est cohérente mais sans grand relief et la mise en scène du réalisateur est bien maîtrisée, usant de ses effets ( notamment la caméra subjective ) à bon escient. Les effets spéciaux sont probants, aussi bien dans le gore que dans des maquillages généreux.
Donc, William Malone, malgré un matériau d'origine propice à générer des frissons, arrive seulement à capter l'attention du spectateur et à le laisser suivre son segment des "Masters of horror" sans ennui, c'est déjà ça, mais c'est peu ! Dommage !
|