Bénéficiant d'une bonne réputation, cette "Course contre l'enfer" s'avère être parfois efficace mais largement trop prévisible pour convaincre pleinement.
Le script met en scène deux motards ravis de partir en vacances accompagnés de leurs épouses à bord d'un camping-car dernier cri qui, en étant témoin d'un culte satanique débouchant sur un sacrifice humain, vont se retrouver poursuivi et menacé par par les membres de cette secte.
Après une présentation des personnages principaux très basique ( avec visite guidée du camping-car en question...), mais permettant au réalisateur Jack Starret, un ancien cascadeur, de nous offrir une belle scène de course de moto, avant de lancer véritablement son intrigue grâce à une séquence de messe noire qui, malgré son aspect classique presque kitsch, est suffisamment bien amenée pour faire largement illusion et générer un minimum de tension. S'ensuivra une fuite porteuse de quelques rebondissements intéressants, assurant souvent le spectacle ( la course-poursuite automobile de la dernière bobine du métrage, généreuse en cascades et explosions ), mais la tentative de suspense, liée à la recherche de la présence des coupables parmi les différentes rencontres faites par les personnages principaux, tombera complètement à plat, puisqu'en un instant le spectateur pourra à loisir deviner qui en fait partie, en attendant la révélation finale ainsi plus que prévisible, malgré son refus séduisant de la classique happy-end. Ainsi la lente paranoïa qui s'étendra sur le petit groupe sera loin d'être communicative et laissera de marbre.
Malgré des séquences mouvementées régulières et une habitude certaine des films d'action, la réalisateur a pourtant bien du mal à donner un vrai rythme à son métrage, s'attardant trop sur des éléments sans grand intérêt ( l'achat du fusil ) qui viennent de la sorte ralentir l'action ( mais en même temps, il faut bien meubler ! ), surtout lorsqu'il s'agit de tenter de donner une origine plus que douteuse au sacrifice ( la bibliothèque ), et même plusieurs situations tendues s'éternisent trop longtemps au point de devenir presque lassantes ( la visite des lieux du crime avec les policiers, et surtout l'attaque des serpents qui traîne largement en longueur ).
Mais heureusement, le réalisateur arrive quand même à énerver son propos par moments pour nous livrer quelques instants assez intenses ( la première attaque ), porteurs d'une violence certes plutôt inoffensive aujourd'hui, mais tout de même assez graphique.
L'interprétation est convaincante, Peter Fonda et Warren Oates rivalisent de justesse dans leur jeu, et la mise en scène de l'auteur demeure plutôt classique, n'utilisant que peu d'effet et recelant une caméra bien statique.
Donc, cette "Course contre l'enfer", même si elle a plutôt bien vieilli, peine à conserver l'attention du spectateur de bout en bout, par ses longueurs et son manque d'originalité dans l'identité des coupables !
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