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Pour son segment des "Masters of horror", Larry Cohen, auteur notamment du splendide "Monstre est vivant" et de "Épouvante sur New-York", a choisi de nous conter une histoire originale, lui permettant d'y introduire une certaine ironie qui lui est familière.
En effet, le script place une jeune femme perdue sur une route déserte, qui sera la proie de deux serial-killers bien dérangés.
Après avoir installé le cadre de son intrigue sur cette route déserte typiquement américaine tout en nous présentant rapidement celle qui sera l'héroïne du métrage, le réalisateur s'amuse à mettre en place le ballet de ses deux meurtriers qui découvrent que quelqu'un d'autre "chasse" sur leur territoire, tout en prenant quand même le temps de s'immiscer dans l'esprit dérangé de chacun de ses assassins pas vraiment nets pour nous offrir quelques dialogues remplis de sous-entendus malsains et surtout porteurs d'une ironie complice avec le spectateur connaissant les vraies intentions des personnages, mais en se moquant aussi des victimes quelque peu effrayées à l'idée de rencontrer un tueur. Mais cela n'empêchera pas le réalisateur de livrer quelques scènes fortes et violentes ( les sévices dans le motel, par exemple ), tout en étant porteuses d'une tension certaine ( la course-poursuite dans les bois ) mais assez classiques, avant de rentrer vraiment dans le vif du sujet.
Car en effet, ce ne sera que lors de la première confrontation physique entre les deux assassins que le métrage prendra véritablement son envol, installant ainsi un suspense réel mais trop bref, tout en continuant à parsemer l'ensemble de séquences générant une tension palpable ( celles dans la cabine du camion ) et en ayant l'opportunité de nous livrer une action spectaculaire ( l'accident ) et bien graphique. Hélas, on pourra aisément regretter l'obligatoire "chute" qui, en plus de friser le ridicule, laissera par sa facilité et son côté superficiel à l'humour cette fois-ci trop volontaire une certaine amertume chez le spectateur.
L'interprétation est convaincante, et c'est avec plaisir que l'on retrouve Michael Moriarty dans un rôle peu évident mais géré de manière remarquable par l'acteur et la réalisation de Larry Cohen est efficace, éclairant le métrage de plans bien travaillés ( la traversée du motel ) résumant bien la situation, tout en mettant parfaitement en valeur les affrontements verbaux des différents protagonistes et en assurant la spectacle grâce à une action alerte.
Par contre, il maîtrise complètement son suspense, le réalisateur aura du mal à rendre ses effets de surprise efficaces et le climat malsain apporté par les agissements sadiques de l'auto-stoppeur ( la victime du motel ) sera sous-exploité malgré le potentiel disponible trop légèrement survolé. Mais l'humour de l'auteur ressort facilement, aussi bien en détournant certaines caricatures cinématographiques pour mieux étonner le sepctateur qu'en donnant une dimension ironique aux dialogues délicieux du film.
Les quelques effets spéciaux sont plutôt réussis, grâce à quelques maquillages sanglants probants, même si l'ensemble reste bien sage au niveau gore.
Donc, Larry Cohen parvient avec ce "Serial auto-stoppeur" à nous livrer un digne épisode des "Masters of horror", malgré ses quelques petits défauts certainement en grande partie dûs au format de l'anthologie !
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