Dernier volet de la magnifique trilogie westernienne de Sergio Sollima après les sublimes Colorado et Le dernier face à face, Saludos hombre reprend le personnage de Cuchillo (interprété par le génial Tomas Milian) issu de Colorado, le premier western de Sollima. Cette fois-ci, le récit se déroule au Mexique, où Cuchillo vit de petits vols, au jour le jour. Sollima fait de Saludos hombre un récit picaresque et initiatique, où Cuchillo va être confronté à la révolution et aux êtres qui la font (ou la défont). Suivant les codes du road-movie, le film suit les tribulations de Cuchillo. Celui-ci va faire toute une série de rencontres durant son voyage : une jeune femme amoureuse folle de lui et qui le suit partout ; un poète révolutionnaire ; un ancien shérif devenu un personnage ambigu ; une jeune fille, bonne samaritaine de l’armée du Salut qui va se révéler très intéressée par l’or et l’appât du gain ; deux français sans fois ni loi,… Cuchillo va finir, au contact de tous ses personnages, à trouver sa voie, Cuchillo qui n’utilise jamais de revolver mais seulement des couteaux, l’arme des pauvres (cuchillo en espagnol signifie couteau). Très enlevé, bourré d’humour, le film de Sollima devient progressivement une réflexion désenchantée sur le sens de la révolution. Quelques passages sont très marquants : Cuchillo attaché sur les ailes d’un moulin à vent, un duel pistolet contre couteau, … Par ailleurs, le générique de début, où des images montrant les conséquences sanglantes de la révolution défilent au son d’un chant révolutionnaire, est extraordinaire.Tourné dans un scope époustouflant dans des décors magnifiques, Saludos hombre est une indéniable réussite formelle et esthétique, renforcée par la très belle partition de Bruno Nicolai. Bref, Saludos hombre, dernier western de Sollima, est sans aucun doute l’un des plus grands westerns italiens, qui clôt en beauté sa trilogie.
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