La bête aveugle :
La bête aveugle est un film complètement atypique qui va jusqu’au bout de ses idées. Il commence par l’enlèvement d’une jeune femme par un sculpteur aveugle un peu fou pour se terminer de façon radicale, à la manière de L’empire des sens. Bizarrement, le film passe d’un processus de construction (la jeune femme ayant été enlevée pour servir de modèle au sculpteur) à un processus de destruction, au masochisme explicite. En plus d’un scénario audacieux qui prend le spectateur aux tripes, on pourra admirer dans ce huit-clos suffocant la très belle photo, les décors étranges qui donnent une atmosphère certaine au film (les sculptures géantes de bras, de pieds, de nez ou de seins adossés aux murs) et évidemment la mise en scène de Masumura. Un film étrange et dérangeant à ne pas montrer à tous.
Tatouage :
Partant au départ d’une trame assez classique (une femme se fait enlever, devient une geisha et souhaite ensuite se venger des gens qui l’ont amené à cette condition), Tatouage est un film qui flirte avec le fantastique. En effet, cette geisha qui dispose sur son dos d’un tatouage d’araignée tient un rôle étrange dans cette histoire. On ne sait pas bien si la mort qui rôde est due à sa propre initiative ou à celle de l’araignée qui l’influence. Toujours est-il que ce film superbement mis en scène et très beau esthétiquement s’intéresse aux thèmes chers à son réalisateur : l’émancipation de la femme, le contrôle de l’autre, les liens entre amour et mort. Un film méconnu qui mérite pourtant le détour.
Notes individuelles des films : 9,5 pour La bête aveugle et 9 pour Tatouage
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