Réalisé en 1968 par Giorgio Stegani, Pas de pitié pour les salopards se démarque du western-spaghetti et lorgne plus vers le classicisme du western américain. Un jeune ingénieur interprété par Antonio Sabato (le héros de l’intéressant giallo d’Umberto Lenzi, Le tueur à l’orchidée) arrive dans une ville minière de l’ouest et rencontre un vagabond un peu voleur joué par l’excellent Lee Van Cleef, tronche du western italien. Les deux hommes vont devoir faire face à un dangereux hors-la-loi qui veut s’emparer de l’argent de la mine. Sur une trame des plus classiques, Stegani concocte un western au ton détendu et humoristique, loin des films de Leone ou Corbucci, mais aussi des pantalonnades avec Terence Hill et Bud Spencer (qui apparaît d’ailleurs dans ce film, sans sa barbe), mais qui va glisser lentement vers la tragédie, une tragédie qui va mettre à rude épreuve l’amitié de Lee Van Cleef avec ses deux inséparables acolytes : un noir joueur d’harmonica et un sympathique prêcheur interprété par Lionel Stander (le Max de la fameuse série Pour l’amour du risque), Van Cleef devant faire un choix douloureux entre l’honnêteté et l’argent, mais aussi entre l’application de la loi et l’amitié. Dans un plan final magnifiquement ambigu, Stegani laisse le spectateur trancher. Un beau western italien méconnu.
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