Réalisé par le français Pierre Chevalier (auteur entre autres de l’inénarrable La maison des filles perdues, avec la sublime Sandra Julien) en 1971, ce film d’exploitation fauché atteint des sommets de crétinerie. Le cinéaste prend près de 40 minutes pour exposer des personnages caricaturaux aux vagues accents gothiques, et échoue à créer la moindre atmosphère, le moindre suspense. Il en résulte un film mollement mis en scène qui tente sans succès de retrouver le style « surréaliste » des films de l’infatigable Jess Franco, autrement plus intéressants (si on peut dire !). Les très faibles moyens mis à la disposition de Chevalier accentuent encore l’aspect presque amateuriste du film. Pourtant, on y trouve un château sinistre isolé, un jeune médecin rationnel, un savant fou, un homme invisible, … Mais la sauce ne prend jamais. Même la tentative de construction en flashbacks ne fait naître aucun mystère. On pourra se consoler par l’hilarité que provoque parfois le film et par les trois jeunes donzelles dénudées (de manière totalement gratuite) qui permettent de ne pas s’endormir, mais Orloff et l’homme invisible demeure assez inintéressant, atteignant l’apothéose du ridicule lorsque le fameux « homme » invisible apparaît ! Seul le toujours excellent Howard Vernon (acteur fétiche de Jess Franco, mais qui a aussi tourné pour des cinéastes aussi réputés que Jean-Pierre Melville, Jean-Luc Godard, Paul Vecchiali ou encore Danièle Huillet et Jean-Marie Straub) tire son épingle du jeu, dominant un casting d’une très grande fadeur, le pompon revenant à l’acteur interprétant le héros du film, totalement inexpressif. Un nanar français qui demeure malgré tout une curiosité et dont le grotesque des situations est parfois amusant.
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