C'est en mélangeant allégrement les genres, passant du western au film fantastique, que ce "Cri de la mort" vient illustrer à sa manière le mythe de la "Llorona", autrement dit la "Pleureuse", une légende mexicaine typique, pour un résultat bien superficiel.
Le script nous conte les déboires d'une hacienda, victime donc d'une "Pleureuse" qui terrorise la région, mais l'arrivée opportune d'un cow-boy téméraire et perspicace va changer la donne puisque ce dernier va enquêter sur l'origine de cette malédiction et ainsi perturber des plans funestes.
C'est rapidement et sans fioriture que le métrage nous présente ses personnages avec l'arrivée dans ce domaine au bord de la faillite de ce cow-boy et de son commis pour un motif qui pourra de prime abord paraître bien futile ( la recherche de l'origine d'une statuette façonnée par une défunte ).
Mais le métrage va quasiment instantanément dédoubler provisoirement son intrigue pour aller dans ses deux directions de prédilections.
D'un côté le fantastique pur sera présenté, en alignant quelques apparitions de la "Pleureuse" très théâtrales et ce de fait ne parvenant pas à être un minimum effrayante ni même réellement captivante, et de l'autre côté, des rebondissements bien ancrés dans le genre "Western" seront proposés, avec par exemple une bagarre rangée en plein saloon très "épique", avant que le puzzle ne se mette véritablement en place pour progressivement nous livrer les clefs d'une énigme finalement bien décevante dans sa banalité.
Et finalement, ce que l'on reteindra de ce métrage, c'est son humour, pas toujours volontaire, mais en tout cas très présent, au travers de personnages secondaires ( le commis qui ne pense qu'à dormir n'importe où, qui finira par être lassant après avoir surpris et fait sourire ) mais également de situations flirtant dangereusement avec l'absurde ( il faut voir comment le cheval du héros va sauver celui-ci des sables mouvants ), et aussi par une accumulation de petits détails qui montrent bien la volonté du réalisateur d'aborder son métrage au second degré.
L'interprétation est cohérente et laisse s'exprimer les seconds rôles croustillants, alors que la mise en scène de Fernando Méndez, véritable petit maître de l'épouvante mexicaine, est fluide et parvient à souligner les effets et les temps forts du métrage, même si ces derniers resteront bien anodins, tout en inculquant au métrage un rythme constant et alerte, ne laissant pratiquement pas de temps morts à son action bien échevelée mais aussi porteuse d'ellipses plus que flagrantes.
Les rares effets spéciaux seront bien rudimentaires, mais en même temps, il faut peut-être pas trop en demander à ce film qui fut l'un des premiers du genre tourné en couleurs au Mexique.
Donc, ce "Cri de la mort" se laisse voir sans difficulté, en majeure partie grâce à son humour omniprésent, mais, à force de vouloir jouer sur de nombreux tableaux sans vraiment choisir une orientation franche, finit par frustrer définitivement son spectateur !
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