c'est en agrémentant son intrigue axée sur le "Western" d'un petit élément fantastique que ce "Monstre du marécage" vient nous conter son histoire de machination diabolique, pour un résultat léger et superficiel.
En effet, le script laisse planer le doute sur la disparition d'un cadavre lors de son enterrement, ce qui nécessitera l'intervention d'un jeune détective et de son fidèle acolyte, le tout alors qu'un monstre mystérieux rode dans le marécage avoisinant.
La longue séquence d'introduction, filmée de façon très solennelle, nous invite donc à suivre l'enterrement de cet homme, mort de la peste, perturbé par l'arrivée de son jeune fils qui, désirant voir une dernière fois le corps de son père, se retrouvera face à un cercueil vide de tout cadavre. Le jeune homme ira donc quémander l'aide d'un de ses amis, un détective amateur ( interprété par Gaston Santos, un célèbre picador, que l'on retrouvera deux ans plus tard pour un rôle similaire dans "Le cri de la mort" ) qui se rendra sur les lieux affublé de son fidèle compagnon.
Ensuite, le métrage alignera un certain nombre de rebondissements laissant peu à peu entrevoir une possible machination destinée à cacher une arnaque à l'assurance-vie, sans oublier de lâcher quelques coups de théâtre à l'effet bien réduit, mais surtout en reprenant à son compte quelques situations typiques du "Western", avec entre autres, une courte empoignade dans un saloon, bien désuette, et une bagarre finale haute en couleurs et d'un comique volontaire édifiant.
Et c'est donc de façon presque incongrue que le métrage viendra mettre en scène ce monstre au look définitivement ringard pour quelques séquences qui ne parviendront bien entendu pas à effrayer ne serait-ce qu'un minimum le spectateur, avant que l'intrigue ne laisse enfin supposer la véritable condition plus que prévisible de cette créature se servant d'un harpon et envoyant des messages en morse. Mais on ne pourra s'empêcher de juger de l'opportunisme de l'emploi de cette "chose" dans une intrigue qui se voudrait mystérieuse.
Justement, alors que le pourquoi de la disparition de ce cadavre devient très vite appréhendable et les coupables rapidement identifiables, le métrage laissera bien ( trop ) du temps à son héros pour découvrir la vérité, laissant ainsi le spectateur se laisser gagner par un début d'ennui heureusement vite effacé par une séquence finale bien drôle dans sa naïveté burlesque.
L'interprétation est honorable, mais sans réelle saveur, même si les seconds rôles pimentent de façon agréable l'ensemble, et la mise en scène du réalisateur est trop classique, n'utilisant sa caméra que de façon terriblement statique. Les seuls effets spéciaux concernent le déguisement du monstre et prêtent bien sûr uniquement à sourire.
Donc, ce "Monstre du marécage" se suivra sans déplaisir, bercé par un rythme constant et assez vif pour dérouler son intrigue d'une naïveté presque touchante, mais finira quand même par lasser quelque peu son spectateur !
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