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CRITIQUE DVD


COFFRET ROMAN POLANSKI - EDITION DVDY / 3 DVD



Jaquette H.R.


Titre : Coffret Roman Polanski - Edition DVDY / 3 DVD

Version : Française
Auteur de la critique : DVDpasCher
Date de la critique : 23/04/2007

Cette critique a été visitée 1069 fois. Aide

 

Editeur : DVDY Films
Année de sortie au cinéma : 1965
Date de sortie du DVD : 20/02/2003
Durée du film : 298 minutes
Acteurs: Hugh Grant


Résumé : RÉPULSION
Une jeune manucure belge, Carole, travaille & vit à Londres avec sa sœur Hélène. Carole, introvertie, éprouve des problèmes relationnels avec les hommes. Elle repousse Colin qui la courtise et n'apprécie pas Michael, l'amant de sa sœur. Quand celle-ci part avec Michael, Carole sombre progressivement dans la névrose. Reclue, elle bascule dans la schizophrénie et devient hantée par des bruits.
CUL-DE-SAC
Dans le château d'une île isolée en Irlande où vivent Georges et sa jeune & jolie femme Teresa, surgissent deux gangsters minables dont l'un est agonisant. Le survivant, Richard, va troubler la vie du couple.
LE COUTEAU DANS L'EAU
Andrew emmène sa femme en week-end. En route, il prend un étudiant en auto-stop. Ce dernier les suit à bord de leur yacht. Très vite, un sourd antagonisme oppose les deux hommes. L'étudiant tombe à l'eau et le mari va prévenir la police. En son absence, l'étudiant séduit sa femme.
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Avis Artistique
Avis sur le film :   (9/10)

Ce joli coffret contient les trois premiers longs-métrages de Roman Polanski: "Le couteau dans l'eau" tourné en 62 (en polonais), "Répulsion" en 65 et "Cul-de-sac" l'année suivante.
Le premier ayant été nommé pour l'Oscar du film étranger, et les suivants ayant eu les Ours d'Argent et d'Or, on comprend que ces films sont ceux d'un virtuose accompli mais aussi fébrile et impatient. Né dans une famille juive polonaise à Paris en 1933, Raymond (son vrai prénom) Polanski grandit à Cracovie au mauvais moment; ce qui contribua sans doute à accentuer le climat général de peur, de confinement et peut-être d'enfance perdue que recèlent ses films. Toutefois un petit projecteur-jouet l'aidait souvent à passer le temps; un peu plus tard les salles de cinéma allaient lui servir de refuge contre la réalité. Comme tout cinéphile qui se respecte, il ne choisissait pas ses films car l'important était avant tout de rester dans la salle...et de tout voir, pêle-mêle, tragédie comme comédie, "Robin des Bois" comme films de propagande Allemande ou Soviet.

Il serait présompteux de rattacher les films présentés à cette vision du monde baroque et tragi-comique que Polanski hérita certainement de ses experiences, néanmoins il faut reconnaître que leur classification pose problême. Car enfin à quel genre appartiennent-ils? Films burlesques, à suspense, films de terreur, d'ambiance, ou encore études de moeurs?

Certes, en 1962, les frontières étaient déjà brouillées à plaisir en la matière et depuis un certain temps... Sous l'angle du documentaire, Rosselini montrait le désordre mais aussi le grouillement de vie que pouvait charrier la guerre: c'est ainsi qu'à la déjà très vague intrigue d'espionnage de "Rome ville ouverte" succèderent les instants concentrés et ineffables des sketches de "Paisà". On allait retrouver, et de façon souvent très théorisée, ce déferlement des sensations chez des réalisateurs de l'après-guerre comme Bergman, Fellini ou encore l'école réaliste d'André Bazin...

Sauf que Polanski se moque totalement de la métaphysique luthérienne et jungienne de Bergman; les Nouvelles Vagues ne l'interessent pas davantage, sauf peut-être celle que Wajda symbolise dans la mesure où cela signifie un reveil (et une audience) cinématographique de la Pologne. Quoiqu'il en soit -et même s'il goûte volontirers le délire nostalgique et décadent de Fellini- Polanski reste un réalisateur non pas d'après-guerre, mais bien "de guerre". La mort qui rôde, le grotesque, la folie furieuse y règnent comme des plaies encore béantes.

Chaque film de Polanski, malgré sa forme étrange, porte le voeu de toujours libérer son spectateur de la réalité -même si c'est le plus souvent vers le cauchemar! Rien n'ennuie autant ce réalisateur que le document ou le film où il faut impérativement réfléchir; son univers se place délibérément entre Blanche-Neige et Charlot...avec Hitchcock comme prisme déformant.
De ce dernier, Polanski aura gardé une certaine perversité typiquement enfantine, un peu empreinte de sadisme et en réaction probable avec la terreur que leur inspire le monde en général (Polanski est petit, et le gros Hitchcock a avoué à Truffaut qu'il a toujours eu peur des coups).

Ces trois huis-clos portent donc déjà la marque de leur auteur, même si le communisme tentaculaire de la censure polonaise a exigé une relative bienséance tout au long du "Couteau dans l'eau" ainsi qu'une fin morale. Fort heureusement le film reste extrêmement palpitant et tendu, que ce soit dans l'intrigue et le décor minimalistes, mais aussi dans les contrastes qui régissent les divers éléments du film, notamment entre le petit voilier et la mer tout autour, ou bien entre le jeune étudiant peu assuré mais vivant et l'homme un peu plus mûr, plus fort, possesseur du bateau mais, en fin de compte, presque mort. La preuve en est que c'est progressivement vers l'étudiant que se tourne le personnage féminin. L'ambiance oscille curieusement (mais de façon réussie) entre le suspense et l'hypnose que distillent ensemble l'histoire -très vaine, sans rebondissement marquant- et les sublimes prises de vue...

"Répulsion" est l'un des films les plus terrifiants de Polanski, avec "Rosemary's baby", "Le Locataire" ou encore "Le Pianiste". Comme ces deux-là, il s'agit ici de claustration volontaire de la part du personnage principal, où l'enjeu est souvent de retenir son souffle à l'approche d'un bruit de pas sur le palier pour sa propre survie, puis d'avancer sur la pointe des pieds jusqu'à la porte, d'y coller son oreille...
Et enfin de regarder par le judas. Le judas (méditons si cela vous chante la portée métaphysique du nom de cet ustensile...) est l'acteur principal de bon nombre de films de Polanski. Cette pièce de verre, qui se substitue au regard du paranoïaque, trahit et déforme irrésistiblement le visage du visiteur jusqu'à le rendre inhumain, et nous offre comme à la malheureuse Deneuve le spectacle terrifiant et ridicule de l'assaillant difforme venu de nulle part...
Les sensations deviennent irraisonnées, et si Deneuve tue ses visiteurs, c'est moins pour se protéger elle-même qu'afin de ne pas mourir de peur, sa soeur l'ayant laissée seule pour quelques jours dans l'appartement qu'elles partagent...
Car c'est de peur que traite le film (peur des gens, du sexe pour le personnage de Deneuve, et en fin de compte peur enfantine et fondamentale d'avoir peur...) et la dernière image -un zoom assez lent vers une obscure photo de classe, éclairée seulement d'un petit point de lumière- est une experience de cette peur que Kubrick méditera un certain temps avant de mettre en scène "Shining"...

Quant à "Cul-de-sac", il s'agit de l'avis général (et aussi de l'interessé) du chef-d'oeuvre de Roman Polanski.
L'influence kafkaienne est très présente ici, car nous avons affaire à des personnages assez vides, grotesques et caricaturaux, tout entiers sujets à leur instincts élémentaires: la peur chez le chétif Donald Pleasance (d'autant plus en détresse qu'on le surprend presque travesti en femme... comme le personnage de Trelkovski dans "Le Locataire"), la domination animale chez le gangster, le jeu équivoque de Françoise Dorléac -peut-être la plus grande actrice que le cinéma français ait connue...
Le film est assez drôle et très grotesque, on a parfois l'impression de suivre un de ces dessins animés brutaux et manichéens comme "Bip-bip et le coyote", et le gangster, malin mais fondalementalement bête, nous rappelle ce gros chien que l'on voit dans Tex Avery, toujours aux basques de son comparse "George"...En somme une espèce de jeu de massacre, chef-d'oeuvre de la caricature, reprenant en quelque sorte l'affrontement entre les trois personnages du premier film -mais quasiment sans psychologie cette fois- et l'humour macabre du second.

Pour info: je n'ai vu nulle part trace de Hugh grant dans ces films...ou alors le gamin insupportable de "Cul-de-sac", c'est lui?...


 
Avis Technique
Avis sur l'image :   (2/3) Avis sur le son :   (2/3)

4/3 pour les trois films, sous-titrés en français. L'image n'est certes pas restaurée mais ne comporte rien de gênant en particulier...

Du pur mono (en polonais pour le premier film, anglais pour les deux autres) mais acceptable.

Avis sur les bonus & l'interactivité :   (0/3) Avis sur les visuels :   (1/1)

Rien...et pourquoi pas: on peut se passer d'explications ou d'interviews intempestives. (bon, zero quand même)

Très joli boîtier qui reprend certaines images des films, avec résumés et textes explicatifs. Belle sérigraphie pour les trois dvd.
[ Voir le Top Packaging pour ce DVD ]


Note finale :

  (14/20)


Commentaires concernant cette critique

- le 25/04/2007 à 08:10 par nicofeel : Voilà une critique "simple" d'un coffret important très bien développée. Bravo.

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Générique :
- avec Hugh Grant

Informations complémentaires :
- ce DVD est un top packaging

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