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Ce "Severed" mélange de manière assez convaincante le "Survival" au film de morts-vivants pour un résultat certes peu original dans le fond, mais riche en violence et non exempt d'émotions.
En effet, le script prend comme prétexte une expérience génétique qui tournera mal pour placer face à des zombies cannibales un groupe d'individus que tout oppose.
Le métrage ne s'embarrasse guère avec la présentation d'une première partie de ses personnages ( des militants écologistes cherchant à contrecarrer les plans d'une équipe de bûcherons ) ayant surtout l'intérêt de planter le décor, pour rapidement lancer la contamination au travers d'une séquence presque gore ayant surtout le mérite de nous expliquer clairement l'origine du mal.
Ensuite, l'intrigue n'aura aucun mal à rebondir dans un schéma quelque peu explicatif pour nous permettre de faire la connaissance de la firme organisant la déforestation, ainsi que de mystérieux tests ( dont on aura aucun mal à penser qu'ils ont un lien direct mais complètement involontaire avec la transformation des humains ), et c'est dans la continuité que le jeune fils du patron de cette société, quelque peu gauche et pas vraiment au fait du métier, partira enquêter sur cette équipe de bûcherons ne donnant plus signe de vie.
Ensuite, le métrage lancera donc véritablement son action, pour une succession de situations et de rebondissements souffrant parfois d'une impression de déjà-vu, tant les références du film sont évidentes, mais sachant faire monter graduellement la tension et laisser parler la violence de façon souvent démonstrative, jusqu'à la dernière partie du film, la plus prenante dans un mélange de barbarie et de bassesse humaine absolu.
Mais si l'ensemble privilégie l'action, nous offrant de la sorte quelques débordements sanglants appréciables mais légèrement répétitifs tout en laissant trop régulièrement en hors-champ les principales mutilations pour se concentrer sur les éclaboussures de sang causées par celles-ci, les sentiments et les émotions des différents protagonistes parviennent quand même à exister, ces derniers évoluant loin de toute caricature pour facilement gagner en crédibilité et arriver à devenir attachants ou agaçants selon la volonté clairement énoncée du réalisateur.
Alors bien sûr, on pourra toujours se plaindre de l'aspect terriblement simpliste du message délivré et du côté basique dans la représentation des différences de perception des choses des personnages, mais dès que l'auteur s'attache de plus près aux peurs et aux aigreurs de ceux-ci, c'est un sentiment de réalisme qui prévaut, parvenant à nous les faire ressentir également.
Et c'est en tirant parti de ces décors naturels menaçants et parfois glauques parfaitement mis en avant ( l'atmosphère boueuse et délabrée de la scierie ) que le métrage va multiplier les références aux "classiques" du genre, tout en arrivant quand même à garder une identité propre. Ainsi, la façon de visualiser les zombies fera de toute évidence penser à celle de Danny Boyle pour son "28 jours plus tard" ( avec une même utilisation de la DV pour des plans syncopés et ultra-courts ), même si les maquillages rappellent plus aisément ceux des titres de gloire de George A. Romero. Les apparitions surprises, d'ailleurs régulièrement réussies, des morts-vivants renverront également souvent à "Zombie", alors que d'autres éléments ( la "cage à zombies" de la dernière partie ) évoquent clairement "Le jour des morts-vivants", tout en reprenant parfois à son compte une des rhétoriques symbolisant le genre en confrontant ses personnages à leurs proches zombifiés d'une manière douloureuse, aussi bien pour les intéressés que pour le spectateur, mais ces références demeurent néanmoins suffisamment bien intégrées pour ne pas gêner la narration, aussi aidées par un cadre totalement différent.
Et si le film n'est pas aussi gore que l'on pouvait raisonnablement espérer, cela ne l'empêche pas d'aligner quelques séquences de repas bien sanglantes accompagnées de quelques impacts de balles généreux, mais tout en préférant asperger les interprètes de sang que de montrer franchement les abominations commises.
L'interprétation est cohérente, sans surjouage, ce qui augmente bien entendu la crédibilité des différents personnages, et la mise en scène du réalisateur est alerte, collant bien à l'action, tout en utilisant avec parcimonie des effets n'en devenant que plus efficaces ( les plans en caméra subjectives assez angoissants ).
Les effets spéciaux sont convaincants, présentant des maquillages sans défaut et des effets sanglants réalistes.
Donc, ce "Severed", malgré ses petits défauts et un argument de départ fortement improbable, parvient à captiver sur la durée et à impliquer son spectateur, tout en offrant au sous-genre une petite réussite, certes parfois maladroite, mais prenant vraiment son sujet à coeur !
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