Ce "The wig", triste rejeton de la nouvelle vague du cinéma d'épouvante asiatique, montre bien le mal qui peuvent avoir les auteurs de ce continent pour essayer de se renouveler dans leurs histoires de fantômes, en allant chercher des éléments de plus en plus loufoques pour tenter d'effrayer le spectateur, tout en se présentant malgré tout sous la forme d'un film sérieux abordant un sujet dramatique.
En effet, le script met en scène deux soeurs, dont l'un est atteinte d'un cancer en phase terminale et qui, suite à un semblant de rémission du mal, va venir s'installer chez sa soeur et accepter en cadeau une perruque pour dissimuler la perte de ses cheveux. Mais peu à peu son comportement va changer dangereusement.
Même si le métrage annonce clairement la couleur lors de son introduction très orientée vers son élément fantastique, c'est diamétralement à l'opposé que va se dérouler l'essentiel de l'intrigue, principalement axée sur la confrontation de ces deux êtres étroitement liés avec la maladie, prétexte à des scènes certes parfois poignantes, mais qui auront bien du mal à s'accommoder avec cette histoire de perruque maléfique transformant aussi bien le caractère que l'attitude de cette malade qui reprend soudainement goût à la vie, tout en étant victime de cauchemars ( par ailleurs visuellement réussis mais trop basiques pour avoir le moindre effet sur le spectateur ) déteignant sur son entourage.
Mais surtout, on pourra largement reprocher au film d'avancer ses séquences qui essayeront vainement d'effrayer de façon complètement aléatoire, sans aucun souci de cohérence ( en témoignent les ellipses récurrentes bien faciles pour se dépêtrer de situations embarrassantes ), tout en présentant des situations peu claires ( l'accident de voiture, qui, même s'il restera très graphique, mettra longtemps avant de prendre une vraie dimension dans le fil de l'intrigue, par exemple ), avant de balancer une explication surnaturelle des plus poussives qui malgré un relent d'homosexualité refoulé n'arrivera certainement pas à être un minimum sulfureuse, et qui aura juste le mérite de permettre au métrage de s'achever sur un dernier acte assez brutal, violent et douloureux, tout en faisant preuve d'un soupçon de poésie imagée.
Mais cela n'empêchera pas l'ensemble de s'étirer sur un rythme beaucoup trop lent privilégiant l'émotion à l'action, oubliant au passage de garder l'attention du spectateur qui attend patiemment la prochaine scène-choc ou n'importe quel effet de surprise pour se sauver d'un ennui lourdement installé. Mais hélas, à moins d'être totalement novice dans le genre, les tentatives presque désespérée destinées à faire sursauter échoueront lamentablement du fait de leur côté définitivement prévisible et jamais le métrage n'arrivera à installer le moindre climat propice à générer la plus petite parcelle de tension.
Par contre, l'interprétation est vraiment adéquate, donnant une crédibilité remarquable, notamment grâce à Chae Min-Seo parfaite dans son rôle maladif et la mise en scène du réalisateur offre un esthétisme soigné au métrage, agrémenté de plans audacieux.
Les effets spéciaux sont globalement probants, aussi bien pour quelques légers débordements sanglants que pour la visualisation de cette perruque envahissante.
Donc, ce "The wig" distillera surtout un ennui poli en ne faisant preuve d'aucune originalité, en justifiant son appartenance au genre de manière très approximative, sans réelle rigueur, et seul un final vaguement expansif sauvera l'ensemble du naufrage !
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