C'est auréolé d'un statut quand même usurpé de film bien gore que ce "slime city" vient nous conter sa petite histoire de réincarnation démoniaque dégoulinante.
Le script nous présente un jeune homme venant emménager dans un vieil immeuble qui se révélera être le repaire d'adorateurs d'un sataniste décédé qui cherchera justement à se réincarner dans le nouvel occupant des lieux, en le transformant grâce à une mixture et une boisson verdâtre en une sorte de monstre assassin.
Toute la première partie du métrage, incluant une présentation sans enthousiasme des personnages et une mise en place languissante de l'intrigue, aura bien du mal à captiver le spectateur, à cause d'une mise en scène minimaliste n'étant en aucun cas aidée par une interprétation bien trop fade pour des personnages débitant des dialogues sans saveur évoluant dans des situations sans intérêt, nous amenant à suivre les changements s'opérant dans la personnalité du personnages principal d'un oeil distrait, surtout que les arguments avancés par le métrage pour inspirer ces modifications dans la personnalité du héros resteront bien évasifs et sans impact visuel ( la bouillie évoque en plus largement les yaourts de "The stuff" de Larry Cohen, de même que l'obsession/répulsion qu'ils provoquent ).
En plus, les quelques séquences engendrant des effets spéciaux n'auront qu'un graphisme limité ( le meurtre de la prostituée ) même s'ils seront bien gélatineux.
Mais heureusement, la seconde moitié du film sera bien plus prolixe et généreuse, notamment lors d'un final très expansif en débordements sanglants variés et en éclaboussures colorées, tout en avançant quelques idées un peu folles ( le ventre du héros utilisée comme une bouche largement dentée ), l'ensemble bénéficiant enfin d'un bon graphisme ( la tête coupée encore "vivante" ).
Mais même s'il fait souvent penser à d'autres petits classiques du gore trash, "Street trash" en tête, au niveau de l'ambiance incluant l'univers crasseux dans lequel évoluent les différents protagonistes et par des effets spéciaux se détournant d'un rouge sanglant pour aligner des couleurs vives, le métrage ne retrouvera quasiment jamais la vigueur et la force de ces perles du genre, la faute à un rythme en demi-teinte, s'attardant dans des scènes de dialogues inutiles ( le repas chez les beaux-parents ) sensés alimenter la sous-intrigue presque énervante des déboires du héros avec sa petite amie encore vierge, et desservi par un amateurisme évident, notamment au niveau d'une mise en scène mollassonne et sans relief, avec une caméra dont les mouvements sembleront bien trop rares, alors que l'interprétation continuera à laisser le spectateur en dehors de l'intrigue, en ne provoquant aucun investissement de sa part dans les personnages présentés à l'écran.
Globalement, les effets spéciaux resteront efficaces, malgré quelques ratés ( le mannequin utilisé après le démembrement final ), mais nous montreront des maquillages faciaux probants et des atrocités généreuses lors d'un final qui permettra de revoir à la hausse l'intérêt de l'ensemble.
Donc, ce "Slime city" ne parviendra pas à surmonter ses trop nombreux handicaps pour n'offrir au final qu'un résultat mitigé, pas déplaisant, mais bien trop rarement jouissif !
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