C'est en ajoutant un élément purement fantastique ( le vaudou ) que ce "Venom" tente avec une certaine réussite de se démarquer de la norme traditionnelle des "slashers".
En effet, le script présente quelques jeunes gens confronté à une sorte de zombie revanchard issu d'un rituel vaudou.
C'est en mettant tout de suite en avant son élément fantastique lié au vaudou que le métrage lance son intrigue, avec cette vieille femme clairement identifiable déterrant une mystérieuse valise, en alternant avec la présentation de ses personnages principaux, une bande de jeunes bien moins caricaturaux qu'à l'accoutumée, pour rapidement arriver à l'accident spectaculaire qui va déclencher les hostilités et surtout libérer de leur valise des serpents maléfiques qui auront raison du futur meurtrier-zombie, alors encore un simple mortel déjà inquiétant.
Ensuite, le film ne laissera pas longtemps planer le doute sur l'identité du tueur, puisque nous assisterons à sa "résurrection" terriblement prévisible dans une morgue, avant qu'il ne s'en prenne à l'intégralité du casting qu'il va décimer lors de meurtres assez graphiques, fait plutôt inhabituel parmi la mouvance des slashers aseptisés, pour des séquences arrivant parfois à générer un peu de tension.
Mais le métrage saura aussi tirer partie de son implication dans le vaudou de façon probante, aussi bien en s'en servant pour amener des rebondissements cruels ( la poupée vaudou humaine ), tout en nous délivrant que par indices l'origine de ces serpents irrationnels, qu'en avançant un meurtrier au look réussi dont l'invincibilité ne semblera pas pour une fois surfaite et improbable.
De plus, en plaçant son intrigue en plein bayou de la Louisiane, le film peut tirer profit de décors marécageux remarquablement mis en avant par une photographie adéquate, renforçant ainsi l'impression de danger et d'atmosphère poisseuse véhiculée dans la dernière partie du métrage.
Alors bien sûr, les différentes situations proposées ici ne brilleront pas forcément par leur originalité, même si certains éléments lors du final pourront sembler agréablement sadiques ( la cache dans la tombe pleine de cadavres, ou le dévouement d'une des victimes ), tranchant ainsi avec l'essentiel des oeuvres du genre n'offrant qu'une happy-end basique aisément prévisible pour ses héros, et malgré des concessions évidentes ( le double meurtre dans la station-service ), l'ensemble parviendra parfois à créer la surprise et à apporter un minimum de tension et de suspense bienvenus, tout en étant dépourvu de tout humour potache nuisible.
L'interprétation est crédible, sans fioritures ni stéréotypes, et la mise en scène du réalisateur est d'une efficacité probante, due à une relative simplicité entraînant une fluidité complète.
Les effets spéciaux sont convaincants, aussi bien pour quelques petits effets gores réalistes que pour la présentation d'un meurtrier généreusement étalé devant la caméra, et seule l'animation numérique des serpents reste légèrement visible.
Donc, ce "Venom" s'avère être un slasher tout à fait recommandable, certes basique mais efficace, et c'est tout ce qu'on lui demande !
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