C'est sans grande originalité mais avec un minimum d'efficacité que ce "The marsh" vient essayer de nous effrayer avec son histoire de fantômes à l'arrière-goût de déjà-vu prononcé.
Le script nous présente une jeune femme, auteur de livres pour enfants, en proie à des cauchemars récurrents, qui va chercher à résoudre le mystère entourant ceux-ci en allant sur les lieux où ils semblent se dérouler.
Le métrage expédie très rapidement la présentation de son personnage principal, nous laissant juste le temps de visualiser son principal cauchemar pour une séquence onirique assez probante située dans des bois marécageux et de connaître sa situation de psychose face à celui-ci avant que le hasard ne fasse ( trop facilement ) bien les choses en permettant à l'héroïne de découvrir la maison de ses mauvais rêves sur internet.
Et bien entendu, cette demeure, isolée et d'aspect sinistre, sera à louer et notre demoiselle viendra s'y installer afin d'en percer le secret.
Le métrage s'efforcera par la suite d'intriguer et d'effrayer le spectateur, en éparpillant les indices quant à l'origine des phénomènes étranges qui se multiplient autour de la jeune femme, lors de scènes échouant régulièrement dans leurs tentatives de générer quelques frissons en étant bien trop prévisibles ( avec des emprunts faciles à différents classiques du genre, "L'échine du diable" de Guillermo Del Toro, pour le trou de serrure, par exemple ), tout en parvenant quand même à maîtriser plusieurs effets de surprise réussis ( les miroirs ).
L'intervention assez précoce de cet expert en paranormal ( façon "Poltergeist" du pauvre ) viendra quelque peu renforcer l'intérêt de l'ensemble malgré un manque d'originalité dans les explications évoquées et ensuite le métrage nous livrera peu à peu des réponses guère innovantes et presque tirées par les cheveux quant à ces apparitions spectrales menaçantes pour nous amener vers un final moralisateur et peu expansif.
Alors bien sûr l'intrigue arrive assez facilement à conserver un minimum de suspense en ne nous donnant la clé de l'énigme que dans son dernier acte, mais c'est surtout grâce à la personnalité de son héroïne, très crédible en étant d'une apparente fragilité presque émouvante, à l'opposé des stéréotypes du genre, que le métrage parviendra à captiver et à impliquer son spectateur en nous faisant constamment vivre l'histoire de son seul et unique point de vue, de façon presque intimiste ( sentiment accru grâce à une impression d'isolement dans cette maison lugubre bien retranscrit ).
Par contre, les scènes se voulant terrifiantes auront bien du mal à atteindre leur but, bien qu'utilisant une bonne partie de la gamme des événements paranormaux disponibles, mais les manifestations des fantômes resteront quand même assez probantes, en grande partie grâce à l'aspect très graphique à ces derniers.
L'interprétation est convaincante, surtout grâce à Gabrielle Anwar complètement crédible dans le rôle principal et la mise en scène du réalisateur est assez efficace, en sachant alterner ses cadrages et ses mouvements de caméra, tout en osant quelques angles de prises de vues inhabituels.
Les effets spéciaux sont globalement probants, utilisant avec discrétion le numérique pour les séquences de transformation des décors et en avançant des fantômes aux maquillages réussis.
Donc, ce "The marsh", même s'il n'offre pas vraiment les frissons espérés, se montrera parfois intéressant et se suivra facilement et sans ennui, c'est déjà pas si mal !
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