José Giovanni dont on connait le passé carcéral était certainement un des réalisateurs le mieux à même de retranscrire à l'écran ces ambiances de voyous , ces amitiés viriles et jusqu'auboutistes.
Nous sommes en 1972. Giovanni a déja collaboré à ce moment là avec de nombreux cinéastes de renom sur des films considérés aujourd'hui comme des standards. Je citerais en vrac "Le trou" de Jacques Becker , "Le deuxième souffle" de Melville , "Les aventuriers" et "Les grandes gueules" de Robert Enrico ,"Classe tous risques" de Claude Sautet ou encore "Le clan des siciliens" de Verneuil.
Il a lui-même déja réalisé à cette époque "Le rapace" ou "Dernier domicile connu" qui sont des films également entrés dans l'Histoire du cinéma français.
Lino Ventura , Jean Gabin , Alain Delon , Bourvil ou Paul Meurisse ont tous travaillé sur un ou plusieurs films avec José Giovanni.
Pour "La scoumoune" sorti en 1972 , Il s'entoure de J.P Belmondo , Claudia Cardinale et son acteur fétiche Michel Constantin , nous plongeant dans l'ambiance de la pègre marseillaise des années 30 , époque front populaire avec son lot de magouilles et de règlements de comptes. Le type d'ambiance que l'on peut également retrouver dans l'excellent "Borsalino" de Jacques Deray toujours pas sorti en DVD malheureusement.
La Scoumoune est bien évidemment un film réussi ne serait-ce que par la qualité de la distribution , irréprochable y compris au nveau des seconds rôles. Le scénario et la mise en scène sont clairement au service des acteurs et les met forcément en valeur. La partie carcérale est décrite avec une telle précision que le spectateur lambda est forcément touché par l'atmoshère générale ainsi créée. Si l'on ajoute à cette panoplie la partition musicale magnifique du grand François de Roubaix (Les aventuriers , Le samouraï , Le vieux fusil) , on aboutit au final à un ensemble très solide , d'un genre de cinéma populaire qui aujourd'hui n'existe plus.
|