Ce "Snakes" est réalisé par Fred Olen Ray qui, en habitué du genre, nous livre une honnête petite série B certes sans grande originalité dans ses rebondissements, mais mélangeant plutôt astucieusement les genres.
En effet, le script confronte les habitants d'une petite ville à une invasion de serpents porteurs d'un virus mortel hérité de manipulations faites par l'armée.
Après une séquence d'introduction nous contant la destruction d'un laboratoire militaire, libérant ainsi quelques serpents servant de cobayes à de mystérieuses expériences, l'intrigue profite d'un tremblement de terre pour lâcher ces serpents à sonnettes sur cette petite ville, tout en les reléguant au second plan pour préférer s'intéresser au virus mortel qu'ils transportent au travers de l'implication du médecin local qui ( comme par hasard ) sent très vite venir le danger, tandis que son ex-compagne se retrouve quant à elle à travailler pour les militaires à l'origine du projet initial, ceux-ci ne tardant pas à envoyer l'armée sur place pour mettre la ville en quarantaine, alors que l'ex-petite amie se rendra bien entendu aussi sur les lieux à ses risques et périls pour seconder ses amis.
Ensuite, le métrage s'emploiera à développer des rebondissements sans surprise mais parvenant quand même à retenir l'attention du spectateur jusqu'au dénouement forcément heureux, en mêlant de manière assez probante les deux dangers directs menaçant les principaux protagonistes, même si les serpents se contenteront de quelques rares agressions classiques n'arrivant pas à générer le suspense escompté par le réalisateur et que les effets du virus mortel ne nous seront présentés que brièvement, avec des séquences de propagation du virus ayant vaguement de l'impact ( notamment celle du restaurant ), malgré un air de déjà-vu sournois.
Ce sera aussi grâce à des personnages plutôt attachants, s'éloignant quelque peu des stéréotypes d'usage et maniant un humour discret et faisant régulièrement mouche, que le film arrivera à captiver un minimum, même si le sort réservé à chacun est couru d'avance.
Et Fred Olen Ray profite également de cette histoire de manipulations dirigées par l'armée pour fustiger cette dernière, de façon directe et frontale, aussi bien par la détermination des officiers à vouloir étouffer l'affaire, quitte à tuer des innocents, que dans la bêtise bornée complaisamment affichée par certains d'entre eux ( l'exécution des fuyards ).
Enfin, le film se déroule sur un rythme vif et constant, enchaînant ses différentes situations sans temps morts, mais hélas, celles-ci resteront bien trop souvent prévisibles pour surprendre ou même inquiéter, et le film restera définitivement sage au niveau d'une violence quasiment absente et les "bons sentiments" qu'il véhicule pourront quand même irriter un peu.
L'interprétation est cohérente, malgré un Treat Williams peu expressif et Fred Olen Ray assure une mise en scène fluide et vive. Le métrage n'emploie quasiment uniquement que des vrais serpents, gagnant bien sûr ainsi en crédibilité et heureusement car les rares effets spéciaux sont limités à ce niveau.
Donc, ce "Snakes" supportera une vision, mais s'oubliera bien vite, par son manque d'originalité et de séquences vraiment marquantes !
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