Ici pas de regard attendri sur les facéties et les amours adolescentes. Nous sommes dans les années 60. Trois garçons d'environ 15 ans mais d'extraction différente occupent la scène. Le premier, le meneur, est issu d'un milieu aisé où son père, occupé par son travail, et sa mère par son bronzage artificiel et son yoga, le laissent à lui-même et à son poisson fétiche, Zappa, véritable quintessence de l'aggressivité de leur fils. Le deuxième est d'origine plus modeste, petite-bourgeoise; moins affirmé, maniable, il suit, même si ses attraits l'entraînent plus vers une de ses camarades de classe que vers la violence active du chef de bande. Le troisième est fils d'ouvriers; être intégré au groupe , alors que son physique et son statut social le tiennent en général à l'écart, est pour lui une sorte d'honneur. Ce sera lui cependant qui se retirera le premier quand de véritables voyous se joindront à la bande. Renvoyé du lycée, il ira travailler aux côtés de son père. Significativement, c'est chez lui seul qu'existe une communication parents-enfants. La réaction du deuxième sera plus tardive et se soldera par l'écrasement de Zappa préfigurant la fin du petit "führer". Au final un film bien fait et intelligent.
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