C'est en privilégiant l'action que ce "Underworld" nous invite à suivre cette lutte fratricide ancestrale entre les vampires et les loups-garous.
En effet, le script suit le parcours de Selene, une vampire tueuse de loups-garous qui devra affronter aussi bien ses adversaires de prédilection que certains des membres de son clan formentant un mystérieux complot.
Dès sa première séquence, après une brève introduction nous renseignant rapidement sur cette guerre entre les deux espèces, le métrage donne le ton en nous gratifiant d'une splendide et dynamique scène d'action avançant un gunfight spectaculaire, surtout qu'il nous permettra très naturellement de découvrir l'aspect des loups-garous du film, mais lançant également la base de l'intrigue, avec cet humain suivi par des lycans, sans que l'on comprenne encore pourquoi.
Et ce sera progressivement, au fur et à mesure que l'on avance dans l'intrigue que les différents personnages nous seront présenté ( avec un parti pris un peu trop évident en faveur des vampires et bien entendu de l'héroïne ), ainsi que les motifs ancestraux de cette guerre sanglante, amenant de la sorte des séquences de dialogue loin d'être ennuyeuses à la vue de la richesse de la mythologie façonnée.
Mais ce sera lors des différentes situations nécessitant une action violente et parfois sanglante que le métrage deviendra furieusement jouissif en multipliant les fusillades et autres combats entre les deux espèces d'immortels, tandis que malgré sa fluidité apparente, l'intrigue recèlera de nombreuses surprises et retournements de situation quant aux réelles motivations et personnalités des protagonistes, entraînant le spectateur dans un tourbillon de sentiments qui finiront par devenir contradictoires et déstabilisants.
Alors bien sûr, on pourra toujours regretter de trop nombreuses et faciles références utilisées par le film ( les principaux films de vampires, bien sûr, notamment dans les décors et l'ambiance du chateau, qui rappellent sans équivoque "Entretien avec un vampire" et le "Dracula" de Coppola, mais aussi "Matrix" et "Blade" lors de gunfights effrénés ), mais celles-ci s'intègrent plutôt facilement à l'ensemble et apparaissent finalement comme une certaine allégeance du réalisateur au genre.
Malgré les pauses obligatoires dans l'action, nécessaires pour nous faire appréhender les tenants et les aboutissants de l'histoire, le métrage offre un rythme assez régulier et vif, rebondissant régulièrement pour déclencher de nouvelles révélations ou annoncer une nouvelle manche dans ce combat sans fin, et surtout évite de s'attarder trop longuement sur la "love-story" naissante entre son héroïne et cet humain si convoité.
Par contre, les différents personnages ne bénéficieront que de traits de caractère assez lisses, surtout les seconds rôles, en ne s'appuyant que sur des sentiments simplistes ( l'amour, la haine, la vengeance... ), aidant certes ainsi largement le spectateur à cataloguer provisoirement chaque protagoniste mais laissant planer un sentiment de facilité indéniable et ce malgré l'ingéniosité des retournements de situations.
L'interprétation est convaincante, dominée par la splendide Kate Beckinsale très à l'aise dans les séquences d'action et la mise en scène du réalisateur, malgré une utilisation de quelques effets clipesques inutiles, est probante et dynamise le propos du métrage.
Les effets spéciaux sont également probants, aussi bien dans les métamorphoses efficaces et peu voyantes que pour quelques petits effets sanglants pourvus de maquillages réussis.
Donc, ce "Underworld", parfois injustement sous-estimé, mérite largement que l'on s'y attarde et offre même quelques séquences de bravoures mémorables !
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