Des écrits d'Howard Philip Lovecraft, dont il s'inspire vaguement, le réalisateur italien Ivan Zuccon n'a gardé que certains noms et certains éléments d'ensemble, pour nous livrer une histoire bien trop compliquée et ambitieuse pour le maigre budget dont il a du disposer.
Le script suit la quête du "Necronomicon" par quelques humains en guerre contre les Grands Anciens, car ce livre serait le seul moyen de remporter la victoire contre les dieux du Mal.
Après avoir introduit l'existence de ce monde parallèle où des humains se livrent à une bataille depuis des siècles contre les Dieux issus du bestiaire de Lovecraft, le métrage avance une séquence onirique déjà très symbolique ( le crucifié ) avant de très vaguement et rapidement nous présenter ses personnages principaux, un petit groupe logeant dans une espèce de citadelle et apparemment en guerre ( puisqu'à aucun moment du film, nous ne verrons le moindre "Grand Ancien" ou autre démon ), qui va se rendre compte grâce à des manuscrits que le livre appelé le "Necronomicon", rédigé par les Dieux eux-mêmes et caché par leurs soins, contient la solution pour détruire ces Dieux, et un petit groupe d'hommes va se lancer à la recherche de ce livre, tandis qu'une femme violée par une entité invisible revient au campement, qu'une sorcière tente de séduire le leader du groupe et qu'un mort-vivant est capturé.
Alors, si sur le papier, ces rebondissements peuvent paraître excitants, il en va définitivement autrement du résultat porté à l'écran par Yvan Zuccon. En effet, outre le fait que le côté terriblement "cheap" de l'ensemble ressort à chaque instant ( le nombre plus que restreint de personnages impliqués dans cette guerre, la pauvreté des décors, le jeu des "acteurs", par exemples ), le métrage présente une action des plus confuses, mélangeant ses thèmes et ses intrigues de façon complètement opaque, désordonnée et aléatoire, sans que l'on sache vraiment où le réalisateur veut en venir ( mais le sait-il vraiment lui-même ? ), avec une absence regrettable de ligne directrice, le tout porté par un rythme languissant qui n'aide nullement à maintenir l'attention du spectateur en ne présentant pas le moindre suspense ou la plus petite tension, et même si l'on sait que ce film fait partie d'une trilogie, ce n'était pas une raison pour disperser autant l'intrigue et n'offrir que si peu de cohérence à l'ensemble, réduisant ainsi à néant les quelques bonnes idées exploitées et les références avancées.
Et pourtant, au-delà du ridicule avéré de certains aspects du film ( la palme revenant sans mal au maquillage de la sorcière ! ), on se surprend à apprécier quelques séquences du film, la traversée de ce champ de cadavres attachés avance un graphisme réussi, tout comme le sont les quelques scènes sanglantes, contrastant ainsi que manière évidente avec le reste.
L'interprétation reste également un des points faibles de ce film, avec des comédiens qui ne doivent certainement pas être des professionnels, tant leur jeu est limité et terne, ne laissant transparaître aucune émotion.
Par contre, la mise en scène du réalisateur est vraiment soignée, en utilisant des éclairages rendant parfaitement bien à l'écran et en adoptant des cadrages efficaces pour des images léchées bien travaillées régulièrement symboliques parvenant quand même à créer sporadiquement une certaine atmosphère.
Les quelques effets spéciaux du film sont plutôt réussis, en étant presque expansifs dans un gore assez varié, mais ces effets resteront bien rares.
Donc, ce "Unknown beyond" risque de rebuter la plupart de ses spectateurs, et on ne pourra pas vraiment le leur reprocher, tant il faut s'accrocher pour apprécier ce que peut l'être !
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