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Avec cette "Folie meurtrière", le réalisateur Tonino Valerri, plutôt spécialisé dans les western, nous offre un giallo fort intéressant, captivant et parfois même sadique et osé dans ses sujets abordés.
Le script suit l'enquête d'un policier suite à deux meurtres plus ou moins maquillés en accident et en suicide, pour se rendre compte qu'ils sont liés à une ancienne affaire enlèvement qui avait vu un père et sa fille mourir dans d'atroces circonstances.
Déjà, la séquence pré-générique sera marquante ( au point de devenir très prisée des amateurs du genre ), avec cet homme décapité par une excavatrice, le tout avec un souci de réalisme bluffant, avant que ne démarre l'enquête conduite par le personnage principal du film, un inspecteur perspicace mais trop dévoué à son travail ( comme nous le démontrerons ses problèmes de couple ).
Et rapidement, la relation entre ce crime, bientôt suivi par un faux suicide, et une vieille affaire sordide d'enlèvement ayant débouché sur le meurtre du père et la mort par manque de nourriture de la fillette séquestrée, se révèle au grand jour, amenant notre enquêteur à interroger les protagonistes ayant eu un rôle dans cette affaire.
Mais au fur et à mesure de ses rencontres avec ces personnes, celles-ci sont brutalement assassinées, comme si le meurtrier voulait faire le vide autour de lui ( surtout qu'il semble être connu des victimes ) et empêcher certains indices d'être découverts.
C'est donc au rythme de ces rencontres que le métrage va dérouler son intrigue, impliquant d'office le spectateur qui devra se faire lui aussi sa petite idée sur chacun des suspects potentiels, mais ce procédé narratif permettra également au réalisateur d'évoquer certains sujets sensibles, notamment la pédophilie ( avec cet artiste peintre bien proche de la petite disparue dont une petite gamine nue servant de modèle apparaît lors de sa conversation avec l'inspecteur pour une scène surprenante, choquante et difficilement tournable de nos jours ) mais tout en laissant au spectateur le soin de faire ses propres déductions.
Le métrage présentera bien entendu un meurtrier dans la grande tradition du Giallo, avec un look approprié ( les gants noirs et un imperméable de la même couleur ) tout en utilisant régulièrement et de façon probante la caméra subjective, renforçant ainsi le suspense lors des séquences de meurtre.
Et justement, ces scènes débouchant inévitablement sur un assassinat seront toujours remarquables, nous offrant même une seconde initiative mémorable lors d'un meurtre à la scie circulaire très graphique et sanglant, tout en prouvant à chaque fois la volonté inébranlable et méthodique de l'assassin qui n'hésitera pas non plus à s'en prendre à une de ses victimes en plein jour dans un lieu publique.
L'intrigue en elle-même sera suffisamment retorse et alambiquée pour tenir en haleine le spectateur de bout en bout, notamment lors d'un final en hommage à certains films policiers typiques, où l'inspecteur rassemble les suspects dans une pièce avant de faire éclater le vérité ( même si celle-ci sera assez terne et basique ), même si certains indices seront complètement inexploités, et à la limite, on pourra même se poser des questions sur leur réel intérêt ( le morceau de la statuette, par exemple ).
L'interprétation est très convaincante, menée par un George Hilton parfait et crédible dans son rôle d'inspecteur charismatique, mais avec également des seconds rôles remarquables ( la pauvre Patty Shepard retranscrivant parfaitement la terreur lors de la fameuse scène de la scie circulaire, par exemple ).
La mise en scène de Tonino Valerii est fluide et se sert efficacement des effets inhérents au genre.
Les quelques effets spéciaux sont plutôt réussis, même si les trucages demeurent parfois visibles ( la tête coupée ).
Donc, cette "Folie meurtrière" ( encore un titre français peu adapté ) intéressera largement son spectateur, et pas forcément que pour ses séquences-chocs ( finalement assez rares ), car le scénario intelligent et l'étude de cette famille bourgeoise endeuillée pas très nette et pleine de sous-entendus auront aussi de quoi largement satisfaire !
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