Réalisé par James Gunn, ce dernier ayant oeuvré pour la firme "Troma" et étant le scénariste de "L'armée des morts", ce "Horribilis" se présente comme une excellente série B très volontaire dans ses effets, tout en rendant de nombreux hommages au genre des années quatre-vingt.
Le script suit la mutation, aussi bien physique que psychologique, d'un homme ayant reçu un parasite extra-terrestre dans son organisme, ce dernier voyant dans l'espèce humaine une façon de se nourrir.
Après avoir fait tomber sur Terre le météorite dont on s'imagine bien entendu qu'il contient l'envahisseur, le métrage s'attelle rapidement à nous présenter ses personnages principaux, ce couple quelque peu mal assorti avec cette demoiselle ravissante dont on s'imagine mal ce qu'elle peut trouver à cet homme costaud et à l'allure inquiétante, avant que ce dernier ne se retrouve avec une rencontre d'un soir au milieu des bois où bien sûr il vont découvrir une étrange petite créature ressemblant à gros insecte qui va contaminer notre homme avec une espèce de flèche tirée dans sa poitrine.
Ensuite, le métrage va reprendre des situations certes déjà vu ailleurs dans un même contexte, mais en les accommodant d'un humour souriant ( la visite au supermarché ) pour matérialiser la découverte de notre monde par ce parasite, avant que ses intentions hostiles ne se manifestent clairement lors de séquences porteuse d'un début de tension ( la douche ), avec en plus des transformations physiques de plus en plus visibles. Et lorsqu'il essayera de s'en prendre directement à son épouse sans succès, c'est une chasse au monstre que va lancer la police locale.
Mais les rebondissements proposés ensuite ne se limiteront pas à une traque classique, puisque le parasite va engendrer de manière complètement délirante des petites limaces ayant la faculté de possession de l'esprit des corps les accueillant et de les transformer en de véritables zombies avides de chair fraîche.
Mais au-delà de ce script propice à des situations bien délirantes et folles, le film pourra s'appuyer sur la volonté farouche de son réalisateur désireux de rendre un hommage de tous les instants au genre, tout en cherchant à en donner un maximum à son spectateur dans tous les domaines.
Déjà, l'omniprésence des effets spéciaux, bien souvent gluants mais également régulièrement sanglants pour des plans gore généreux mais finalement pas si nombreux que cela, donnent un aspect terriblement jouissif à l'ensemble, même si les références à d'autres oeuvres antérieures se font sentir ( on pense notamment au "Society" de Brian Yuzna pour le final avec ces corps se mélangeant dans la gélatine, mais l'aspect mutant du personnage rappelle également le professeur Pretorius du "From beyond" de Stuart Gordon ), mais cela n'empêche pas ceux-ci d'être également innovants et déroutants ( la "mère-porteuse" ).
Ensuite, les personnages apportent une touche bien décalée à l'ensemble au travers d'un humour de situation impliquant des réparties souvent très drôles, la palme revenant au maire de la ville à la composition hallucinante.
Enfin, le film se déroule sur un rythme endiablé, ne laissant quasiment pas de répit au spectateur une fois sa mise en situation terminée, et les rebondissements s'accumule dans une continuité probante, tout en se ménageant quelques éclairs de folie enthousiasmants, et c'est harmonieusement que le réalisateur va jouer sur les différents tableaux, en créant aussi bien du suspense que de la tension et en arrivant parfois même à faire sursauter son spectateur.
L'interprétation est plus que convaincante, dominée largement par un Michael Rooker excellent dans ce rôle pas si évident d'hôte du parasite, en parvenant à faire passer des sentiments malgré le maquillage de plus en plus envahissant et la mise en scène du réalisateur est énergique, fluide, contribuant ainsi largement au rythme constant et vif du métrage.
Les effets spéciaux, réalisés pour la plupart à "l'ancienne", sont un des points forts du film, avec des maquillages volontaires et invisibles, tandis que les effets sanglants sont également probants et renforce l'aspect putride avancé par le métrage.
Donc, ce "horribilis" aura largement de quoi satisfaire les amateurs de série B déjantées, aussi bien par ses idées délirantes que par sa générosité plus qu'évidente !
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