Réponse italienne à "La dernière maison sur la gauche", cette "Maison au fond du parc", qui en reprend l'interprète principal, David Hess, n'atteindra jamais le niveau de son modèle, notamment en mettant de manière trop insistante en avant un érotisme gratuit, au détriment de la violence.
Le script suit deux amis, garagistes et plus ou moins truands, mais surtout violeurs et assassins de jeunes femmes, qui vont être inviter à une soirée donnée chez des inconnus, celle-ci allant bien entendu gravement dégénérer.
Dès sa séquence d'introduction, le métrage donne le ton en nous faisant partager le viol puis le meurtre commis par cet homme que l'on retrouvera ensuite avec un ami légèrement félé dans le parking/ garage où ils travaillent et revendent des voiture volées, alors ils s'apprêtent à sortir en boîte de nuit quand un couple vient leur demander de les aider à réparer leur voiture, et en échange ils vont les inviter à les suivre pour une soirée donnée dans leur propriété.
Toute cette partie d'exposition permettra au réalisateur de mettre en place une ambiance trouble, avec une forte connotation sexuelle entretenue par la maîtresse des lieux qui s'amusera à aguicher notre violeur ( ce qui n'est pas forcément bon signe pour la suite des événements ), alors que les quelques invités se moqueront ouvertement de son ami dansant n'importe comment puis surtout en l'arnaquant au poker.
C'est d'ailleurs ce qui fera déraper la soirée, amenant les deux acolytes à prendre ce petit monde en otage, avec un minimum de violence ( quelques coups échangés ).
Ensuite le métrage multipliera les situations plus ou moins scabreuses, porteuses d'un érotisme bien souvent gratuit, au cours desquelles les deux hommes vont "s'amuser" avec les trois demoiselles présentes, plus ou moins consentantes, alors que les maigres tentatives de résistance des hommes vont inévitablement se finir par des échecs vaguement violents ( avec quand même un éclatage de tête contre une table bien brutal ).
Si toute cette partie du métrage s'avère quand même décevante, à la vue du peu de violence perpétrée, elle n'en demeurera pas moins captivante, dans le sens où le spectateur attend à chaque instant un déferlement de brutalité ( qui par ailleurs tardera à venir ) et où le réalisateur avancera très régulièrement un érotisme misant essentiellement sur la plastique irréprochable de ses actrices, même si celles-ci se laissent un peu trop facilement faire par leurs agresseurs en faisant preuve d'une docilité surprenante, réduisant ainsi à néant le côté malsain de l'affaire.
Et il faudra donc attendre le dernier acte du métrage pour qu'il devienne choquant au travers d'une scène de torture au rasoir rendue terrifiante et douloureuse par une bande-son d'une crédibilité atroce, avant qu'un twist aussi improbable que dispensable ne vienne clore l'ensemble sur une note plus que mitigée.
Si l'intrigue restera en elle-même assez fade en minimisant l'aspect violent et glauque d'un sujet pourtant très cru, on pourra compter sur Davids Hess pour apporter des instants de folie jouissives au film, dotés une perversité omniprésente, grâce à son interprétation hallucinée qui n'aura pas de mal à écraser des autres intervenants bien insipides, même si Giovanni Lombardo Radice tirera aussi son épingle du jeu en demeuré pas si méchant que cela.
La mise en scène du réalisateur est fluide et donne un esthétisme vraiment probant à l'ensemble, notamment au niveau d'un éclairage très travaillé.
Les quelques effets spéciaux sanglants du film resteront basiques et peu expansifs.
Donc, cette "Maison au fond du parc" ne tiendra hélas pas toutes ses promesses à cause d'une orientation peu judicieuse et mal équilibrée, mais cela n'empêchera pas le film d'être quand même impressionnant en de trop rares instants !
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