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Sorti à l'époque sous le titre "La bête tue de sang-froid", cette "Clinique sanglante" verse dans le giallo torride, tout en prenant place dans un cadre original permettant de dresser le portrait de personnages bien déphasés.
En effet, le script s'installe dans une maison de repos pour jeunes bourgeoises à problèmes qui sera le théâtre de crimes abominables commis par un mystérieux assassin.
Après une séquence d'introduction mettant déjà en scène le meurtrier pour une tentative d'homicide avortée, installant ainsi tout de suite un climat rendu en grande partie tendu par une mise en scène remarquable du réalisateur et grâce à ce personnage sombre au souffre grave et au visage dissimulé sous un bas noir dont les funestes intentions ne feront aucun doute, le métrage s'applique à nous immerger dans l'univers très spécial de cette clinique peuplée des jeunes demoiselles souffrant de problèmes divers, allant de l'agoraphobie à la nymphomanie, en passant par des tendances suicidaires ou homicides pour la nouvelle arrivée quasiment abandonnée sur place par son mari.
Cette mise en situation s'étalera quelque peu en longueur, même si le réalisateur en profite pour s'attarder sur la plastique avantageuses de ses comédiennes ( la douche, le massage ) et surtout pour créer une ambiance trouble, riche en sous-entendus à caractère sexuels, notamment au travers des liens unissant les différents personnages, parfois même à tendance saphiques.
Et malgré un premier meurtre rapide, nous rappelant qu'un assassin rôde, l'intrigue continuera à développer ses situations à forte domination érotique ( la serre ), tout en commençant à jouer avec le spectateur qui se mettra bien entendu à chercher l'identité du meurtrier.
Et cette quête ne sera pas rendue plus facile par les crimes suivants, même si certaines informations purement visuelles, surtout la coupe de cheveux du criminel qui enlève son masque face à ses victimes mais tout en restant dans l'ombre, viendront essayer de nous orienter de façon un peu trop facile vers certains personnages et ce n'est que lors du dénouement final que la vérité éclatera pour un twist pas trop recherché mais plausible, non sans que le métrage ne nous ait offert un dernier massacre plutôt graphique.
Mais au-delà de cette trame relativement basique, l'intrigue saura se doter d'éléments originaux et permettant au métrage de se différencier du commund es giallos.
Déjà, le cadre si spécial laisse s'installer une atmosphère étrange, quelque peu hors du temps et propice à tous les écarts d'ordre érotique qui ne manqueront pas de s'affirmer à l'écran très régulièrement pour des séquences osées et même parfois hardies ( les gros plans sur les parties intimes des demoiselles en train de se masturber par exemple ).
Ensuite, le tueur avance un look certes très ancré dans la tradition mais également très graphique, surtout qu'il se sert d'armes spécifiques, donnant ainsi au métrage une allure gothique ( avec notamment l'utilisation d'une vierge de Nuremberg ), tandis qu'il arpente les couloirs de la clinique avec un charisme certain, renforcé par ce souffre rauque obsédant.
Enfin, les scènes de meurtre, même si elles ne seront pas spécialement sanglantes ( mais avec quand même quelques gros plans sur des blessures béantes ), parviendront à générer un minimum de suspense et de tension, surtout que le réalisateur joue avec brio avec l'effet de caméra subjective, parfois même pour tromper le spectateur.
L'interprétation est cohérente, avec la présence d'un Klaus Kinski ne cabotinant pas un instant et les interprètes féminines, en plus de se laisser aller devant la caméra lors des scènes érotiques du film, arrivent à faire passer leurs émotions et surtout leurs névroses, surtout Rosalba Neri.
La mise en scène de Fernando Di Leo est probante, en parsemant sporadiquement l'ensemble de plans courts, presque hypnotiques offrant plusieurs angles d'une même scène qui renforce l'étrangeté des situations.
Donc, cette "Clinique sanglante" nous offrira une variation originale et captivante sur un thème pourtant ressassé, tout en privilègiant un érotisme volontaire et osé.
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