Lorsque la "Troma", la célèbre firme de Lloyd Kaufman s'attaque au film de guerre, cela donne "Troma's war", une oeuvre forcément déjanté et comique, mais qui n'oublie pas pour autant de se montrer parfois spectaculaire.
Le script suit les déboires d'un petit groupe de rescapés du crash d'un avion sur une petite île qui se révélera être le repaire d'un groupuscule terroriste. Les survivants vont bientôt prendre les armes et affronter leurs ennemis rêvant d'asservir les États-Unis.
Après un générique où une voix-off plutôt comique nous annonçant l'accident de cet avion, nous suivons instantanément la découverte du résultat de ce crash par les quelques survivants horrifiés à la vue des cadavres, pour une séquence déjà souriante mettant en avant de nombreux gags pas forcément bien fins, mais tout à fait dans la lignée de l'humour prôné par Lloyd Kaufman, ici auteur du scénario et co-réalisateur, en plus de production du film, tout en nous gratifiant de quelques détails sanglants gentiment outranciers.
Cette mise en situation nous permettra également de découvrir les différents personnages, tous plus décalés les uns que les autres, entre les membres d'un groupe de rock légèrement débiles et cet homme d'affaires inconscient de la situation qui ne pense qu'à ne pas rater son rendez-vous.
Et rapidement, en partant explorer les alentours, ils vont s'apercevoir que les soldats d'une milice sillonnent l'île. Après avoir réussi à leur subtiliser quelques armes, ils vont partir en guerre contre ces miliciens dont nous découvririons l'étendue du complot visant à déstabiliser les U.S.A. par tous les moyens, même les plus pervers ( avec le "Senior SIDA et ses sbires ).
Ensuite l'intrigue s'accommodera de ses situations purement guerrières, pour nous proposer des séquences de combat définitivement hilarantes, où une armée entière tombera sous les tirs d'un seul homme au cours d'une séquence extrêmement drôle et jouissive, notamment dans sa mise en scène et grâce au désordre régnant dans les rangs des terroristes, ceux-ci mourant toujours de façon exagérée, parodiant ainsi ouvertement les films de guerre post "Rambo" fleurissant à l'époque.
D'ailleurs, l'exagération sera le maître-mot du métrage, aussi bien dans la présentation de ce vendeur de voitures d'occasion, ancien du Vietnam qui retrouvera ses réflexes d'antan pour accomplir toute une série de faits d'armes héroïques à faire pâlir Rambo, que dans celle bien plus sarcastique des terroristes prônant une idéologie fascisante énoncée de manière délicieusement ironique et farfelue, et bien sûr, les différentes situations décrites par l'intrigue ne seront pas en reste avec de nombreux rebondissements démesurés et parfois même extravagants, tout en privilégiant toujours cet humour si particulier, à prendre au premier comme au second degré, utilisant aussi bien les situations que les répliques des protagonistes pour s'exprimer de façon tour à tour parodique ou caricaturale.
Mais cela n'empêchera pas le final d'être porteur d'un semblant de morale et d'oser s'essayer à jouer avec les émotions du spectateur.
L'interprétation est largement surjouée et confère à donner à l'ensemble un aspect décalé et la mise en scène des deux réalisateurs, Lloyd kaufman s'étant aidé ici comme régulièrement de Michael Hertz, est dynamique et vive, tout en sachant utiliser d'excellente façon la caméra dans des mouvements incessants lors des scènes d'action du film.
Les effets spéciaux sont plutôt réussis, certes quelque peu basiques lorsqu'ils versent dans le gore, mais les multiples explosions pyrotechniques sont globalement probantes surtout pour une production de ce style où on ne sait jamais si les quelques ratés sont volontaires ou non, même si l'utilisation de maquettes restent parfois visible ( le bateau du final ).
Donc, ce "Troma's war" restera un bon moment de délire jouissif, drôle et irrévérencieux, pour venir largement s'inscrire parmi les meilleurs titres de la firme !
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