Réalisé pour la télévision par Sean S. Cunningham, à qui nous devons quand même le premier "Vendredi 13", ce "Terminal invasion" n'apportera vraiment pas grand-chose en nous contant une nouvelle invasion d'aliens terriblement minimaliste et prévisible.
Le script invite quelques voyageurs bloqués dans un petit aéroport à cause d'une tempête de neige qui vont devoir faire cause commune avec un criminel, Jake Edwards, pour affronter des extraterrestres ayant pris l'apparence d'êtres humains pour se fondre dans le groupe.
La première séquence suit brièvement ces deux gardiens escortant le long d'un route neigeuse un meurtrier prisonnier pour un transfert d'une prison à une autre qui sera avorté par un stupide accident qui mettra hors d'état leur véhicule, avant que le métrage ne s'installe durablement dans ce très modeste aéroport pour nous présenter les autres personnages, quelques passagers attendant de savoir si leur vol va pouvoir décoller avec cette tempête de neige faisant rage et les trois employés ( dont le pilote féminin ) qui vont essayer de calmer ce petit monde lors d'une mise en situation n'avançant que des protagonistes bien trop stéréotypés ( le riche homme d'affaires, le black trop cool, le couple qui se chamaille...) et posant déjà les limites du métrage par un manque de consistance flagrant.
Et il ne faudra pas compter sur l'irruption attendue de nos deux gardiens et du prisonnier pour faire monter la pression, puisque celle-ci se fera de façon bâclée et sans artifice, avant que l'intrigue ne daigne préciser l'existence de la menace venue d'ailleurs lors d'une scène se déroulant dans les toilettes qui verra un simili prêtre au départ très gentil assassiner les deux gardes avant de se faire descendre par le prisonnier pour finalement se dissoudre sans laisser de traces.
Bien entendu, les autres personnages vont soupçonner de ce double meurtre ce Jake au passé semble-t-il bien chargé pour un imbroglio pas vraiment trépidant ne servant qu'à meubler l'intrigue, jusqu'à ce qu'une balle perdue ne tue une passagère qui disparaîtra de la même façon que le prêtre et innocentera de fait Jake.
Par la suite, le métrage se lancera dans une redite parfois éhontée de "The thing" version Carpenter, en ne modifiant que stupidement le moyen de déterminer l'appartenance ou non au clan des aliens des différents protagonistes, tout en essayant vainement de faire perdurer un vague suspense puisque tout le monde ne pourra pas faire le test ici choisi, et les petits rebondissements proposés resteront basiques et déjà vus maintes fois auparavant, jusqu'au final avec un dernier retournement de situation plus que prévisible et sans intérêt.
Heureusement, les situations s'enchaîneront sur un rythme assez vif, sans réel temps morts, même si les scènes d'action manqueront de dynamisme et n'auront guère d'effet sur le spectateur, tout comme les autres tentatives de tension tombant complètement à plat ( la partie du film où des caméras vidéos serviront à guider les personnages à travers les différentes pièces ).
Déjà handicapé par cette intrigue très pauvre instaurant un huit-clos poussif et jamais comique malgré les tentatives esquissées ici ou là, le métrage souffrira en plus d'un budget restreint venant desservir l'ensemble à plusieurs niveaux.
En effet, les décors de cet aéroport ne feront guère illusion et auront tout l'air de la pièce principal d'un nième sitcom, tandis que les effets spéciaux n'avanceront que très rarement des créatures extrêmement "cheap" et simplistes, alors que la mise en scène du réalisateur ne embarrassera pas de la moindre recherche de style ou d'innovation.
Ainsi, seule l'interprétation parviendra à être plaisante, grâce bien sûr à la présence de Bruce Campbell, toujours aussi enthousiaste et virevoltant, tandis que les autres interprètes n'auront pas à rougir de leur prestation en semblant y croire un minimum.
Donc, ce "Terminal invasion" sera largement évitable, en n'offrant rien de bien probant et ne produira qu'un ennui poli chez son éventuel spectateur !
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