C'est de manière très classique et conventionnelle que cette "Tête vivante" vient nous conter une malédiction remplaçant la traditionnelle momie par un personnage issu du folklore mexicain.
En effet, le script met en place la malédiction d'un ancien prêtre aztèque s'abattant sur trois archéologues ayant eu le malheur de violer sa sépulture renfermant également le tête d'un vaillant guerrier.
Dans sa première séquence, le métrage nous invite à suivre une cérémonie aztèque au cours de laquelle un pleutre sera offert en sacrifice aux dieux avant que le personnage officiant ne décide de s'enterrer vivant avec une prêtresse et la tête d'un combattant remarquable, tout en proférant une menace pour quiconque viendra troubler leur repos, pour une introduction cherchant à impressionner le spectateur mais souffrant du jeu légèrement trop théâtral des différents personnages.
Mais bien évidemment, après qu'un plan à l'aspect très rétro ne fasse avancer le temps jusqu'en 1963, trois archéologues vont trouver ce lieu de sépulture et découvrir aussi bien le texte de la malédiction que la prêtresse étonnamment bien conservée qui tombera en poussière et le corps également en parfait état du prêtre, pour une scène jouant surtout sur l'étrangeté de la situation avec ce corps féminin semblant encore vivant debout dans un coin de la pièce.
Ensuite, après que le professeur responsable de cette expédition n'ait ramené ses trouvailles dans sa demeure, un des membres de l'expédition va rapidement être trouvé mort sur un toit, le coeur ôté comme dans le rituel vu en début de métrage.
Et plutôt que de jouer par la suite sur le doute lié à la véracité de cette antique malédiction, en nous montrant clairement la tête coupée ouvrir les yeux et le corps du prêtre aztèque bouger, l'intrigue préférera s'intéresser de près aux détails de cette fatalité impliquant également la fille du professeur qui sera envoûtée grâce à une bague très spéciale, pour espérer impressionner le spectateur, ce que l'ensemble ne parviendra que très partiellement à faire.
En effet, si les scènes de la première partie du film avançant le prêtre aztèque supposé mort feront leur petit effet en misant sur l'attente de voir celui-ci se mouvoir et attaquer les autres protagonistes, le reste souffrira d'un caractère théâtral trop présent et d'une grandiloquence qui finira par pousser l'ensemble dans un comique involontaire, lorsque le prêtre évoquera sans cesse ce "couteau de la mort" ou cet "anneau magique de la mort", entre autres phrases complètement sentencieuses.
L'intrigue par elle-même ne brillera pas par son originalité, avec une petite enquête policière traditionnelle et superficielle et se laissera même aller à quelques incohérences ( le professeur découvrant une énorme araignée ( en plastique... ) dans le casque de la tête coupée sans avoir le réflexe de l'écraser avant de quitter la pièce, par exemple ) et autres facilités ( les personnages s'absentant juste au bon moment pour laisser le prêtre se faufiler sans être vu, situation en plus répétée plusieurs fois ) privant ainsi l'ensemble de la crédibilité recherchée pour devenir encore drôle sans vraiment le vouloir lors du final avec ce refus récurrent des deux personnages successivement hypnotisées d'écouter le prêtre et donc de sacrifier le dernier explorateur, avant qu'une dernière "révélation" plus que prévisible ne vienne clore les débats.
L'interprétation est cohérente, sans grand relief et la mise en scène du réalisateur Chano Urueta est toujours plutôt vive et dynamique, tout en demeurant assez basique.
Les quelques effets spéciaux du métrage sont mitigés, en ne présentant que des artifices bien faciles pour la présentation de la "tête vivante" du titre et des effets de "stop motion" simplistes.
Donc, cette "Tête vivante" s'avérera être un titre mineur de cette période du cinéma fantastique mexicain, pas désagréable du tout à suivre, mais pas forcément pour les raisons voulues par son auteur !
|