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Autant le premier "Alligator" de Lewis Teague fut une agréable surprise, autant cet "Alligator 2" n'apportera strictement rien et surtout ne parviendra jamais à être expansif ni percutant, tout en échouant lamentablement dans ses tentatives d'humour avariées.
Le script confronte un policier à un énorme alligator rodant autour d'une petite ville qui s'apprête à accueillir une fête foraine orchestrée par un promoteur véreux qui espère bâtir un empire immobilier en lieu et place d'un quartier hispanique.
Après une séquence d'introduction avançant une première attaque terriblement banale et sans emphase, le métrage s'éternise à mettre en place son intrigue calquée de façon éhontée sur celle des "Dents de la mer", tout en nous présentant son personnage principal, un policier terne et commun qui va devoir se débattre avec son supérieur et surtout avec le maire de sa ville, celui-ci étant plus ou moins de mèche avec ce financier aux traits stéréotypés, plus que douteux et n'hésitant pas à employer la manière forte pour arriver à ses fins.
Après quelques petits rebondissements imposant surtout des scènes de dialogues essayant vainement d'être drôles, aussi bien avec des répliques navrantes qu'avec des situations grotesques s'éloignant du développement principal ( le spectacle de catch ), le film daignera enfin s'occuper quelque peu de sa créature pour une autre attaque minimaliste et pas du tout graphique, avant d'aligner le seul personnage qui parviendra à faire preuve d'un peu de présence à l'écran, ce chasseur d'alligator volontaire qui prêtera main forte au personnage principal, pour nous traîner jusqu'au dernier acte qui verra la plus que prévisible attaque de la fête foraine, mais là aussi, le métrage n'arrivera pas à gagner en intensité en bâclant pitoyablement cette séquence que ne sera pas du tout spectaculaire.
En plus de ne présenter que des péripéties déjà vues et revues, le métrage ne saura pas impliquer son spectateur, principalement à cause d'un personnage principal qui laissera complètement indifférent, tout en incluant de trop nombreuses facilités dans les relations entre les différents protagonistes et même le "méchant" de l'intrigue restera bien sage en ne faisant jamais preuve de sadisme ou de brutalité.
Et il ne faudra pas compter sur la vivacité de l'action pour empêcher l'ennui de s'installer, le film étant plombé par de trop nombreuses séquences inutiles de dialogues, alors que les tentatives s'instaurer le moindre suspense tomberont définitivement à plat, tout comme les scènes jouant sur les "faux-semblants" pour espérer surprendre le spectateur qui se révéleront bien trop anticipables pour atteindre leur but.
Quant à l'alligator, il sera relégué au second plan pendant la majeure partie du métrage pour ne réellement se montrer que dans le dernier acte, et ses interventions ne seront jamais impressionnantes et encore moins violentes ou sanglantes.
L'interprétation est mitigée, gâchée par un Joseph Bologna inexpressif et sans aucun charisme à l'écran, alors que Richard Lynch cabotine sans trop d'enthousiasme dans le rôle du chasseur de reptiles, et on retrouvera dans un court rôle Kane Hodder plus connu pour ses interprétations de Jason Voorhes dans la série des "Vendredi 13".
La mise en scène du réalisateur est bien trop molle, posée et sans effet, en n'utilisant que de manière simpliste la caméra subjective, ce qui aura pour effet de donner à l'ensemble du film un faux rythme déplaisant.
Les quelques effets spéciaux seront plutôt aléatoires, avec une animation de l'alligator hésitant constamment entre l'utilisation d'un vrai spécimen, ce qui aura pour effet de rendre bien improbables certains plans à la vue de la petite taille de la bête, puisque celle-ci gagnera en volume lorsqu'elle fera l'objet d'une animation mécanique assez voyante, et ses attaques ne seront pratiquement jamais ponctuées d'effets sanglants.
Donc, à la vue de ses multiples faiblesses, cet "Alligator 2" pourra largement s'éviter, afin de rester sur la bonne impression laissée par son prédécesseur !
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