Parmi les titres de la société de production "Dark Castle" ( "Gothika" ou encore "La maison de l'horreur" ), ce "13 fantômes" dénote fortement, en étant tout simplement raté et indigeste, malgré des effets spéciaux de toute beauté.
Le script place les membres d'une famille dans la demeure qu'ils viennent d'hériter d'un oncle adepte de sciences occultes pour une nuit d'horreur au cours de laquelle ils vont devoir affronter les nombreux fantômes emprisonnés dans cette maison très spéciale, aux murs amovibles et uniquement composés de verre.
Après une longue séquence d'introduction nous montrant ce personnage excentrique et ses acolytes aller à l'encontre d'un spectre dans la perspective de le capturer, ce qui ne se fera pas sans pertes humaines, dont notre homme, pour une entame assez probante et musclée, avançant en plus une volonté certaine de nous offrir des effets spectaculaires, le métrage met en scène cette famille mono-parentale ( la mère ayant péri dans un incendie ) stéréotypée et même pas drôle malgré les tentatives récurrentes mais bien trop grossières ( la palme revenant à la nounou black qui deviendra très rapidement insupportable par ses répliques plus que laborieuses ), bien contente d'apprendre de la bouche d'un notaire à l'allure très sévère qu'ils viennent d'hériter de la maison de leur richissime oncle.
L'intrigue invitera ensuite tout ce petit monde et un agent de la compagnie d'électricité ( en fait un ancien collaborateur de l'oncle décédé ) à une visite guidée de cette demeure surprenante et intrigante, uniquement faite de verre couvert d'inscriptions en latin, qui essaiera d'installer un climat de suspense, avec l'introduction progressive d'un premier fantôme au look très réussi.
Mais hélas, le métrage ne tardera pas à perdre beaucoup de son intérêt en se contentant d'avancer régulièrement ses spectres libérés un par un de leur prison de verre, certes tous plus graphiques les uns que les autres, dans une série de rebondissements sans queue ni tête, à la manière d'un vulgaire train-fantôme visuel, au mépris de toute logique, et ce malgré quelques bonnes idées ( les lunettes permettant de voir les spectres, bien sûr empruntées au principe du film original de William Castle dont nous n'avons ici qu'une piètre version modernisée ), et il ne faudra pas compter sur l'explication finale fumeuse et invraisemblable pour arranger les choses.
Et même si l'intrigue en elle-même reste simpliste et ne sert de que prétexte à faire valoir des effets spéciaux fort heureusement réussis, le métrage n'est guère aidé par un traitement horripilant à tous les niveaux.
En effet, la mise en scène de Steve Beck s'avère être très vite lassante, avec des plans très courts ne nous permettant même pas d'apprécier pleinement les fantômes et donnant surtout au film l'aspect d'un gigantesque clip. Il ne faudra donc pas s'étonner dans un tel contexte que le suspense et les frissons espérés n'arrivent jamais, surtout qu'un humour pitoyable viendra trop souvent se mêler à l'ensemble.
En plus, les décors pourtant singuliers sont sous-exploités et ne seront jamais correctement impliqués dans l'ensemble et les différents personnages seront irritants ou alors complètement insipide ( le notaire ), et les "bons sentiments" véhiculés par le dernier acte n'arrangeront rien.
Heureusement, les effets spéciaux viendront sauver le métrage du plantage définitif, en présentant des fantômes terriblement visuels et d'un look volontaire et outrancier ( bien entendu très mal employés, ce qui est vraiment dommage au point d'en devenir énervant ) et en alignant quelques effets sanglants eux aussi d'un graphisme plus que probant ( la mort du notaire, par exemple ).
Donc, ce "13 fantômes" n'atteindra jamais son public, et restera un beau gâchis, tout en méritant quand même d'être vu une fois... pour ses fantômes, bien sûr !
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