Pour son remake du petit classique des années cinquante "La nuit de tous les mystères" de William Castle, la boîte de production de Robert Zemeckis et Joel Silver "Dark Castle" a choisi avec cette "Maison de l'horreur" de ne garder que la trame globale de l'intrigue initiale pour une orientation bien plus fantastique, avec un résultat assez convaincant mais ne distillant hélas aucun frisson.
Le script invite quelques individus d'horizons différents à la fête d'anniversaire de la femme d'un promoteur de parcs d'attractions dans un ancien asile psychiatrique réputé hanté pour une nuit d'horreur au bout de laquelle les survivants gagneront un million de dollars chacun.
Après une généreuse séquence d'introduction nous montrant la révolte de malades mentaux dans un asile des années trente, alignant quelques instants de violence sanglante volontaire, le métrage nous présente son personnage principal, Steven Price, un promoteur de fêtes foraines en plein exercice visant à impressionner deux journalistes ( et si possible le spectateur ) pour un tour dans un manège sidérant, avant que cette fête d'anniversaire dans cet asile hanté ne soit rapidement évoquée.
Ensuite, l'intrigue avancera ses autres protagonistes, quatre personnes invitées et le propriétaire des lieux, pour leur arrivée sur place cherchant assez maladroitement à faire sourire tout en essayant quand même d'installer un climat tendu au travers du propriétaire transpirant la peur de manière quelque peu excessive.
Après une entrée en matière mouvementée, l'hôte se présentera à ses invités de manière très théâtrale pour leur indiquer l'enjeu de la soirée : survivre la nuit entière dans l'ancien asile pour empocher chacun un chèque d'un million de dollars, avant qu'un mécanisme s'étant apparemment déclenché tout seul ne vienne enfermer hermétiquement les occupants en obstruant portes et fenêtres.
Ensuite, l'intrigue s'intéressera aux relations troubles existantes entre Stephen Price et son épouse, les deux époux ne s'aimant pas vraiment et laissant même entrevoir la possibilité de tentatives de meurtres entre eux, tout en laissant des rebondissements "surnaturels" venir régulièrement secouer le petit groupe.
Tout en cherchant d'abord la parenté avec le film de 1958, au travers d'éléments purement visuels ( le plan d'arrivée des invités sur la route serpentant jusqu'à l'asile filmé à l'identique ) et scénaristiques ( la chute du lustre sera juste remplacée par un vitrail, par exemple ) impliquant le fond de l'intrigue ( le mélange d'amour et de haine existant dans le couple de Steven Price ), le métrage va rapidement prendre une autre tournure qui laissera s'exprimer des rebondissements très visuels.
En effet, le film pourra s'appuyer sur les décors lugubres de cet ancien asile, parfaitement utilisés pour créer une atmosphère malsaine et sur des rebondissements graphiques ( la séance d'électrochocs, par exemple ) complètement absents du film original, mais aura bien du mal à gérer le doute censé naître dans l'esprit du spectateur quant à l'origine des différents événements surnaturels, malgré une volonté évidente des auteurs de brouiller les pistes, et les imbroglios liés aux tentatives de meurtres croisés des époux Price resteront prévisibles et n'apporteront pas les effets escomptés, alors que certains personnages seront totalement sous-exploités malgré le potentiel disponible, en particulier le soit-disant terrible Dr Vannacutt à peine aperçu.
L'interprétation est cohérente, mais Geoffrey Rush ne fera jamais oublier Vincent Price dans le rôle principal et la mise en scène du réalisateur William Malone est agréable, rythmée et dynamique.
Les effets spéciaux sont globalement probants, très réussis lorsqu'ils versent dans un gore volontaire amis peu expansif, mais l'animation du fantôme final restera imparfaite.
Donc, cette "Maison de l'horreur" assurera le spectacle avec une certaine réussite, mais restera quand même quelque peu superficielle !
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