Certainement envieux du succès d'"Alien", le cinéma-bis italien ne pouvait rester sans réponse et ce "Contamination" fait certainement partie des démarcations du film de Ridley Scott les plus sympathiques.
Le script suit l'enquête d'un policier et d'une femme colonel suite à la découverte d'étranges oeufs dans un cargo fonçant sur New-York.
Le métrage lance son action par la découverte par les gardes-côtes de ce bateau avançant à vive allure dans la baie new-yorkaise et ne répondant pas aux tentatives de liaisons radiophoniques. Une fois arraisonné et remorqué jusqu'aux docks, une équipe de médecins et un policier dépêché sur place va se lancer dans l'inspection du navire, pour une séquence cherchant avec un minimum de réussite à générer de la tension, mais surtout en se montrant très graphique, aussi bien lors de la découverte de cadavres salement amochés que lorsque les hommes vont trouver de mystérieux oeufs, emballés dans des cartons censés contenir du café, dont l'un d'entre eux va exploser et enduire plusieurs personnages d'un liquide verdâtre qui les tuera en leur faisant exploser l'abdomen pour des plans ouvertement sanglants et largement exploités en utilisant des ralentis croustillants.
Ensuite, l'intrigue va se concentrer sur l'indispensable enquête menée par le policier survivant qui va devoir aider l'armée bien décidée à percer le mystère de ce danger d'un genre particulier, personnifiée par une jeune femme colonel très martiale qui va rapidement et "miraculeusement" faire le rapprochement entre ces oeufs et une mission sur la planète Mars dont l'un des astronautes, considéré depuis comme passablement dérangé, avait annoncé avoir vu des objets similaires sur Mars, orientant les investigations vers cet homme tandis que nous en apprenons un peu plus sur les effets dévastateurs de ces oeufs.
Cette première partie du métrage sera la plus probante, malgré quelques petites incohérences et coïncidences bien faciles, en se montrant très volontaires dans ses effets ( les explosions du début, celle dans le hangar, mais aussi le triste sort du rat de laboratoire ), mais également en présentant des personnages hauts en couleurs, et notamment ce flic aux répliques tordantes au second degré sous leur aspect sérieux, alors que cette femme militaire très stricte et disciplinée saura se montrer persuasive de façon déplacée pour convaincre le cosmonaute de les suivre en Amérique du Sud, là où est produit le café dont le nom figurait sur les cartons contenant les oeufs.
Et cette délocalisation de l'intrigue va amorcer la seconde partie du métrage, bien moins réussie en se tournant provisoirement et surtout basiquement vers le film d'espionnage pour des rebondissements classiques et plus que prévisibles à base d'enlèvement et de fusillades jusqu'au final très kitsch en présentant un monstre monolithique dont l'oeil unique évoquera quand même largement une vulgaire lampe de vélo.
A partir de cette intrigue pas spécialement affolante, le réalisateur Luigi Cozzi va néanmoins parvenir à nous livrer un métrage attachant et amusant par bien des aspects.
En effet, outre le côté graphique des effets gores, ce seront les trois personnages principaux qui vont égayer de façon permanente l'ensemble du film, par une présence à l'écran indiscutable allié à un humour qui, s'il ne sera certainement pas toujours volontaire, rendra de nombreuses situations souriantes, notamment lorsqu'un triangle amoureux semblera sur le point de naître, entraînant des quiproquos certes déjà vus mais faisant encore leur petit effet, jusqu'à cette scène de déclaration de flamme assez surréaliste avant de devenir hilarante, lorsque que deux des personnages attachés tentent plus que maladroitement de s'embrasser pour au plan suivant se lever chacun de leur côté pour suivre leurs geôliers... N'auraient t-ils pas pu faire autrement pour ce baiser ?
Mais ce sera également lorsque le film voudra se montrer inquiétant qu'il deviendra assez comique, avec ses militaires en tenue de décontamination largement inspirée de celles de "The crazies" de George A. Romero et bien entendu avec sa créature finale certes très graphique mais invariablement faisandée par cet oeil ridicule.
L'interprétation est appréciable, porté par un Marino Masé très "vivant" et la mise en scène du réalisateur est plutôt vive et typique, notamment avec ses cadrages serrés au niveau des visages des personnages, tout en utilisant parfaitement ses effets, aussi bien les ralentis nous permettant de goûter pleinement aux effets sanglants qu'avec l'emploi à bon escient de la caméra subjective.
Les effets spéciaux sont globalement probants et généreux dans le gore.
Donc, ce "Contamination" restera suffisamment jouissif pour se faire estimer des amateurs du genre, malgré certaines carences scénaristiques embarrassantes !
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