L'Islandais Baltasar Kormàkur ajoute, avec The Sea, une pierre à l'édifice consacré par le cinéma nordique au drame familial. Avec cependant cette singularité qui distingue l'Islande de ses voisins scandinaves. Loin d'emprunter le ressort psychologique d'un Festen, The Sea se présente au contraire sous une forme archaïque, aussi brute que brutale. Une famille, encerclée par les glaces arctiques, destinée à force d'inertie à la consanguinité, implose avec perte et fracas. Le réalisateur ne fait rien d'autre que célébrer cette déflagration tonitruante. Si le film s'installe d'abord de manière convenue, il trouve progressivement sa mesure dans la démesure la plus folle et, à ce titre, le dernier acte est emprunt d'un souffle prodigieux.
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