Produit par Jean-Clément Gunter, certainement le seul suisse à réaliser et produire des films du genre, ce "Vacuum killer" nous vient de Belgique et, malgré son côté amateur parfois terriblement visible, nous offre un bon moment de délire, entre humour noir et hystérie expérimentale.
Le script suit un jeune homme partagé entre sa famille décrépie ( un père alcoolique et une mère loufoque femme de ménage ) et son travail de laborantin au service d'un professeur étrange, qui va voir sa vie basculer lorsque sa mère fraîchement licenciée va se suicider et qu'il va essayer de ranimer avec l'aide de son employeur.
La séquence d'introduction annonce bien le ton du métrage en nous présentant un jeu télévisé improbable intitulé "Tuer c'est jouer" au cours duquel deux candidats s'affrontent à la roulette russe, pastichant ainsi de manière délicieusement ironique ce que l'on peux voir quotidiennement sur le petit écran, avant que le métrage ne nous présente son personnage principal, un jeune homme coincé dans une famille déprimante, entre son père alcoolique patenté et vraiment pas propre sur lui ( rappelant largement le "gros Dégueulasse" de Raiser ) et sa mère que nous allons bientôt suivre sur son lieu de travail, une maison d'édition de disques où elle va se faire licencier lors d'une séquence bien hystérique et toujours porteuse de cet humour noir décalé et sarcastique.
La cocaïne étant le seul moyen d'évasion du personnage principal, c'est un mélange de celle-ci et des effets secondaires d'une explosion dans la laboratoire où il travaille alors qu'il tentait de réanimer sa mère qui venait juste de se suicider par électrocution ( entre autres ) après la perte de son emploi qui va le pousser dans un moment de délire à greffer à son bras un aspirateur pour devenir ainsi le "Vacuum killer" promis par le titre, dans le but de venger sa mère et de se débarrasser d'un entourage nuisible.
Mais malheureusement, et malgré sa courte durée, le métrage aura du mal à tenir ses petites promesses et s'essoufflera dans sa seconde partie.
En effet, après sa présentation bien enthousiaste et avançant une petite galerie de personnages hauts en couleur et déjantés, l'intrigue peinera à justifier l'arrivée bien tardive du "héros" du titre et une fois cette transformation accomplie, il ne se passera plus grand-chose, si ce n'est quelques rapides meurtres à peine sanglants, l'ensemble prenant une tournure psychédélique, bien aidé en cela par une partition musicale adéquate.
Heureusement, une excellente séquence mettant en scène un facteur irascible et bien curieux viendra, avant de le film ne part en vrille, légitimer à elle seule la vision du métrage.
Par contre, il ne faudra pas s'attendre à un déluge de gore, car malgré les apparences, l'ensemble restera plutôt sage, avec seulement quelques plans sanglants ne bénéficiant que d'effets spéciaux rudimentaires et peu graphiques et seule l'énucléation du facteur sera un minimum expansive, alors que le maquillage du cadavre de la mère fera illusion.
Le métrage est quand même mené sur un bon rythme ( toujours parfaitement secondé par la musique du film ) et la mise en scène est correcte en osant même quelques effets visuels appropriés.
L'interprétation montrera quant à elle les limites du projet en étant bien souvent approximative et peu charismatique, quasiment effacée.
Donc, ce "Vacuum killer" se montrera bien plus satisfaisant au niveau de son humour décapant que pour son aspect horrifique ou sanglant et, malgré son amateurisme et ses petits défauts ( au niveau d'un script défaillant notamment ), se suivra sans ennui et deviendra même par moments jouissif !
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