C'est toujours sous la coupe de Brian Yuzna, déjà réalisateur de "La fiancée de Re-Animator" que ce "Beyond Re-Animator" vient nous conter une troisième aventure bien folle du Docteur West et de son sérum capable de faire revenir les morts à la vie.
Le script prend place dans un centre pénitencier où le docteur West est emprisonné suite à ses expériences douteuses, mais bien entendu, il n'a pas renoncé à ses expérimentations, surtout qu'un jeune médecin fraîchement arrivé sur place souhaite travailler avec lui.
La séquence d'introduction ignore complètement les fais relatés dans les deux premiers films de la franchise pour nous montrer deux jeunes adolescents et leur soeur se faire attaquer par un zombie tuant celle-ci, avant que la police n'intervienne et n'arrête le Docteur West, jugé responsable, alors que le film nous gratifie ainsi d'entrée d'un terrible mort-vivant très graphique à la mâchoire inférieure arrachée.
Ensuite, l'intrigue laissera passer une dizaine d'années pour nous présenter à nouveau le Docteur West, toujours emprisonné mais qui continue à faire des expériences dans sa cellule, en prenant des rats comme cobayes, alors que le métrage s'amusera également à brosser le portrait de quelques protagonistes typiques et quelque peu absurdes ( le détenu et son rat, par exemple ), en insistant que le directeur de la prison bien empressé auprès d'une jeune et jolie journaliste venue l'interviewer, laissant ainsi un humour toujours souriant mais plutôt facile s'exprimer.
Mais rapidement, l'arrivée d'un jeune docteur venu sur place dans le but évident de travailler avec West sur ses expériences va précipiter les choses et une première réanimation aura lieu, bien entendu ratée et donnant lieu à une séquence essayant d'installer un court suspense avant de se montrer graphique et violente, mais avec encore une fois un aspect tourné vers la dérision, restant de la sorte fidèle à l'esprit de la franchise.
Après quelques rebondissements jouant à nouveau sur les sentiments éprouvés par le nouvel assistant du docteur West pour la ravissante journaliste tout en avançant quelques nouveautés liées à l'amélioration des résultats du sérum, l'intrigue va se lâcher complètement en déclenchant une émeute dans la prison pour nous offrir un dernier acte bien délirant, riche en situations sanglantes et déjantées, avec encore des trouvailles jusqu'alors inexploitées, comme cet homme encore vivant s'injectant le sérum pour un résultat pour le moins explosif.
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'avec ce "Beyond Re-Animator", Brian Yuzna revient en grande forme et efface le bilan assez mitigé du précédent film de la franchise en mélangeant de manière efficace l'humour noir et les effets gores volontaires, pour un résultat proche du premier film de Stuart Gordon, en encore plus virulent et démonstratif dans sa dernière partie, trouvant apothéose lors du générique final impliquant un combat inédit et définitivement farfelu entre un pénis et un rat.
En installant son intrigue dans l'univers carcéral, Brian Yuzna offre de nouvelles perspectives à la franchise et permet des développements différents de ceux engagés jusqu'à présent et donne de la diversité dans l'utilisation du Docteur West, en attendant le futur "House of Re-Animator" où le sérum devrait être utilisé sur le président des États-Unis.
Fidèle à ses habitudes, le réalisateur optera ici pour des effets sanglants parfois très expansifs, mais mettra la pédale douce sur l'érotisme, malgré une situation classique de castration buccale certainement uniquement destinée à rendre possible le fameux combat avec le rat.
Les principaux personnages échappent largement à toute caricature, sauf les quelques détenus costauds représentés comme une sorte de figure obligée, et le Docteur West maniera avec brio un humour noir excellent.
D'ailleurs, l'interprétation est entièrement dominée par Jeffrey combs, toujours impeccable dans son rôle fétiche, alors que la toute mignonne Elsa Pataky illumine le film de sa présence féminine et demeure tout à fait crédible dans sa transformation physique.
La mise en scène de Brian Yuzna est vive et dynamique, et même si le métrage souffre vaguement d'un rythme en demi-teinte dans sa première moitié, le temps de bien exposer les faits, c'est pour mieux se rattraper ensuite lors de la frénésie ambiante accompagnant le dernier acte du film.
Les effets spéciaux sont excellents et volontaires en avançant de nombreux plans osés sur le plan technique ( l'homme-tronc, par exemple ) qui resteront au final tout à fait crédibles.
Donc, ce "Beyond Re-Animator" s'avère être un remarquable mélange d'humour et d'horreur parfaitement maîtrisé et toujours jouissif dans ses délires hauts en couleur... rouge sang !
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