Le retour de Frankenstein fait partie du cycle réalisé par Terence Fisher pour la Hammer film, auteur notamment du très bon Frankenstein s’est échappé ou encore de Frankenstein créa la femme. Peter Cushing, indissociable du personnage du célèbre Baron, prête une nouvelle fois son visage austère et anguleux au personnage principal. Voulant rester dans un premier temps ingognito, il profite d’un élément de chantage pour s’adjoindre l’aide d’un jeune homme et de sa compagne dans son perpétuel défi contre la mort. Ici, plutôt que la « traditionnellle » recomposition d’un être humain afin de lui donner la vie, l’objectif de Frankenstein est de transplanter l’esprit d’un savant, malheureusement décédé, dans un autre corps. Les éléments horrifiques typique de la Hammer sont donc bien présents, assistés par une mise en scène toujours léchée de Fisher (et ce malgré des moyens qui n’étaient pas mirobolants).
Le scénario avance plutôt lentement dans la première partie du film, mais donne toute latitude à Cushing pour composer son personnage à la fois glaçant, arrogant et très sûr de lui. Frankenstein devient d’ailleurs complètement fou à un moment donné, ne pouvant s’empêcher de violer la compagne de son assistant. Cushing a d’ailleurs toujours déploré l’intégration de cette scène dans le montage final du film, luttant jusqu’au bout mais en vain.
Un film cruel, comme souvent pour les Frankenstein, où la limite est désormais franchi entre la science et le crime : Frankenstein est un psychopathe aux ambitions démesurées ! Cet affrontement classique des valeurs est un très belle pièce de la Hammer Films, même si j’ai tendance à lui préférer aujourd’hui Frankenstein et le monstre de l’enfer, admirable dernier film de Fisher.
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