Film réalisé avec deux francs six sous, ce petit bijou reste inclassable. Partagé entre film à sketches et thriller horrifique, le final peut prêter à sourire quand on voit de quoi est faite la mort. (Les Oscar en plastique vendus avec les coffrets « il était une fois la vie » étaient plus réalistes !) C’est sans compter sur un casting déjà impressionnant de nos jours (P. Cushing, D. Sutherland, Christopher et Bernard Lee et l’ineffable Michael Gough rajeuni d’une trentaine d’années enfin débarrassé de ses vieilles chauves souris et autres Joker à double face) et surtout des historiettes prenantes dans la veine des contes de la Crypte.
L’histoire est simple au possible : quelques types voyagent dans une voiture à destination d’une ville dont j’ai oublié le nom en compagnie d’un homme mystérieux leur proposant de leur dire leur avenir. Il se révèlera que la mort est au bout du chemin pour chacun d’eux. Par le biais d’un moyen métrage propre à leur vie, on peut ainsi se rendre compte qu’ils sont loin d’être entièrement blancs mais pas tout à fait noirs non plus. Quoique…
On trouvera en vrac une histoire de loup Garou, de Vaudou et de plantes un peu folles et homnivores … Et pourtant, dans ce panel de classiques de l’horreur à la Hammer (dont Lee et Cushing ont fait la renommée via Dracula et autre Chien des Baskerville pour ne citer que les plus célèbres), c’est l’histoire la moins convenue qui se révèle la plus prenante (Sutherland et sa Vampirella permettant au film de se clore sur une note d’humour et d’horreur appréciable et rééquilibrant le niveau avec les premiers sketches) . L’histoire de ce critique d’art (Christopher Lee) poussé au meurtre après avoir été tourné en ridicule par un artiste (M. Gough) qu’il descendait en flèche est surprenante et rafraîchissante … et bien plus efficace que tous les films récents où des blondasses (ou brunasses) gueulent à gorge(s) déployée(s) dès qu’elles voient une ombre bouger (En vrac : Scream, Souviens toi…., Freddy contre Jason ; Jason X et autres Urban Legend 22 et Sex Crimes 48) .
Le jeu des acteurs va du minimum syndical (pour l’histoire vaudou) au bon (Sutherland, Lee) au très bon pour C. Lee, M. Gough et Peter Cushing qui bien qu’apparaissant peu à l’écran vampirise à lui seul l’image lorsqu’il est présent. Pour ne rien gâcher les couleur sont assez rétro (vu l’âge et la rareté du film, 3 sources différentes ont été nécessaires rien que pour presser le dvd !) et la photo est remarquable. Le film dans son ensemble est cheap bien qu’il s’en dégage un petit goût de perfection et de revenez-y faisant passer la Guerre des Mondes de Spielberg pour un pub de jeux vidéos sans âme. Car le problème avec les effets spéciaux aujourd’hui reste que l’on en prend plein les yeux mais sans pour autant vibrer de l’intérieur et depuis Jurassic Park, Spielberg ne semble plus parvenir à mélanger ces deux principes avec bonheur au contraire d’un Peter Jackson jusqu’à présent toujours inspiré. Le train des épouvantes : que du bon en somme (carton pâte et bons acteurs, suffisamment crédible pour qu’on pardonne jusqu’à des chauves souris en peluche !)
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