Issu du catalogue de "Nu image" et réalisé par Gary Jones, déjà auteur de quelques films d'agressions animales, ce "Crocodile 2", malgré un rythme parfois en demi-teinte, parviendra à intéresser un minimum grâce à une intrigue s'essayant au mélange des genres et à plusieurs personnages hauts en couleurs.
En effet, le script suit la fuite mouvementée d'une bande de braqueurs de banque qui, après un hold-up sanglant, va prendre un avion pour s'enfuir au Mexique. Mais suite au crash de l'appareil en plein marécage, ils vont se retrouver, avec d'autres rescapés, confrontés à un gigantesque crocodile.
Après une séquence d'introduction de bonne augure, musclée et quelque peu violente nous faisant suivre un braquage meurtrier, nous retrouvons les supposés braqueurs prêts à embarquer sur un avion de ligne rejoignant Acapulco et c'est au détour de la distribution de boissons par deux hôtesses de l'air que nous allons nous familiariser avec les personnages principaux, assez stéréotypés mais en même temps ayant une certaine présence à l'écran ( notamment les braqueurs ) tout en mettant à jour leur caractère psychotique de manière appuyée.
Un violent orage devant contraindre l'avion à faire demi-tour, nos braqueurs vont s'emparer de l'appareil pour, suite à une série de coups de feu, voir celui-ci s'écraser, lâchant ainsi les différents survivants au beau milieu de nulle part et surtout d'un marécage qui va rapidement se montrer inhospitalier puisque qu'un crocodile va, lors d'une scène arrivant à créer l'effet de surprise, avaler un des protagonistes avant de se faire tuer.
Cette partie du métrage sera vaguement laborieuse, notamment dans la mise en condition des personnages dans l'avion, mais parviendra ensuite générer un minimum de tension qui ira en s'amplifiant jusqu'à la prise de l'appareil par les braqueurs, permettant ainsi au réalisateur de bien avancer la démesure et le manque de scrupules de ces hommes uniquement intéressés par leur destination, au mépris de la vie des autres occupants de l'avion.
Par contre, l'intrigue versera dans le classicisme dès lors que le second crocodile ( sans doute la mère de celui abattu auparavant ) fera son apparition pour une série d'attaques pas forcément prévisibles mais n'ayant qu'un impact limité, en grande partie à cause de l'animation de la créature assez visible, heureusement quelque peu compensé par la présence d'effets sanglants plus volontaires que la norme dans ce genre de films.
Mais cette seconde moitié du film ne sera pas exclusivement consacrée au crocodile, puisque les relations tendues entre les braqueurs et les autres rescapés sous leur emprise donneront lieu à des situations également âpres et régulièrement assez méchantes, presque sadiques au niveau des réactions des "mauvais" du film, mais cela nuira quand même au suspense lié au sort réservé aux différents protagonistes, puisque les ultimes survivants seront ainsi aisément identifiables.
L'interprétation est assez convaincante, surtout pour des interprètes inconnus, parvenant à rendre crédible et inquiétants les braqueurs, tandis que les autres personnages seront insipides.
La mise en scène de Gary Jones demeure plutôt classique et n'ose pas grand-chose, peinant ainsi parfois à donner du rythme à l'ensemble.
Les effets spéciaux sont mitigés, avec un crocodile alternant des plans en "live" réussis avec d'autres utilisant un numérique hélas bien trop flagrant, tandis que les quelques plans sanglants du métrage sont assez expansifs.
Donc, ce "Crocodile 2", même s'il ne laissera pas un souvenir impérissable, se suivra facilement et parviendra même à surprendre à plusieurs reprises !
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