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Pour essayer de se démarquer des autres ersatz italiens ayant surfé sur le succès des "Dents de la mer", ce "Tentacules" a simplement troqué le requin d'usage contre une pieuvre géante, pour un résultat hélas bien souvent anémique.
En effet, le script invite une pieuvre gigantesque dans la baie d'une petite ville du Pacifique, dérangée par des travaux dans les fonds marins, qui va s'attaquer aux humains.
D'entrée, le métrage dispense plusieurs disparitions mystérieuses parfois assez saugrenues ( le bébé dans son landau ) et peu graphiques, sans bien entendu nous montrer le responsable, avant de nous présenter ses personnages principaux, un journaliste âgé enquêtant justement sur ces disparitions et cherchant à impliquer l'entrepreneur chargé de travaux dans les eaux de la baie, mais régulièrement sermonné par le shérif, avant d'être rejoint par un océanographe réputé, suite à la mort de deux de ses meilleurs plongeurs dans des circonstances étranges.
C'est à tâtons que les différents protagonistes vont chercher la cause de ces disparitions inexpliquées, lors d'une première partie assez basique, émaillée de quelques séquences ( notamment sous-marines ) cherchant vainement à distiller un suspense qui ne prendra jamais, heureusement compensée par l'enquête et les relations de ce vieux journaliste pétillant avec son entourage.
L'intrigue tentera ensuite de se montrer plus agressive, avec d'abord la mort de certains personnages clés du film, puis grâce à cet événement sportif nautique quasiment obligatoire, ici une régate de gamins qui manquera de justesse de tourner au drame à cause de la pieuvre géante enfin identifiée, avant de nous offrir un final pour une fois original mais d'une crédibilité relativement douteuse.
L'intrigue restera donc dans sa globalité très classique, en piochant ici ou là ses différents éléments adaptés avec une facilité bien trop flagrante ( la régate ) et en adoptant une façon de filmer les attaques de la pieuvre très classique pour ce type de films, montrant bien ainsi les limites et l'intéressement du métrage.
Ici, contrairement à la majeure partie des films d'agression animale, ce ne sera pas le monstre qui tiendra la vedette, mais ses adversaires humains, tant les scènes avançant la pieuvre seront la plupart du temps molles et sans réelle violence, avec encore moins d'effets sanglants, et ainsi seule l'attaque d'un petit bateau suivi de l'agression d'une demoiselle fera son petit effet, alors que les différents personnages auront des personnalités savoureuses et marquées pour le duo principalement mis en avant, avec ce journaliste têtu remarquablement campé par John Huston et cet océanographe ami des épaulards certes un peu plus stéréotypé mais tout aussi charismatique à l'écran et même les seconds rôles amèneront un certain humour discret à l'ensemble, interprétés par toute une série d'acteurs américains assez renommés.
Par contre, la mise en scène du réalisateur Ovidio G. Assonitis est terne et sans aucun dynamisme et se perd en plus lors des scènes fortes du film en fausses alertes renouvelées bien trop fréquemment.
Les effets spéciaux du métrage sont mitigés, puisque pour la plupart des plans mettant en scène la pieuvre, on retrouvera un vrai animal filmé indépendamment du reste, plombant ainsi la crédibilité de ces séquences, et lorsque l'auteur se décidera à avoir recours aux effets spéciaux, ce sera de manière brève et simpliste. En plus, il ne faudra pas compter sur le moindre effet sanglant, la pieuvre se contentant d'emporter ses victimes sans les mutiler devant la caméra et nous ne pourront apprécier que le résultat d'un des premiers de ses forfaits.
Donc, ce "Tentacules" supportera une vision grâce à son interprétation et à de rares trouvailles, mais ne marquera en aucun cas les esprits !
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