12 ans ! Voila 12 ans que Michele Soavi, ancien assistant de Dario Argento, faisait exploser les carcans du fantastique all'italiana avec son magnifique "Dellamorte Dellamore". Un testament du genre en forme de chef-d'oeuvre, et puis... plus rien.
Après une poignée de téléfilms bien torchés mais anecdotiques, l'enfant terrible nous est revenu l'année dernière en pleine forme avec le décapent "Arrivederci amore ciao", film noir racontant la tentative de réinsertion d'un ancien terroriste de gauche, de retour au pays après un exil en Amérique du Sud.
En pleine possession de ses (énormes) moyens, Soavi se rappelle à nous par le biais de ce film absolument indispensable. À la croisée du thriller-politique, du drame psychologique et du giallo ultra-violent, le Maestro livre un puissant film-somme, jouant d'une mise en scène baroque à nulle autre pareille (nombreux hommages aux mentors Argento et Bava), utilisant la musique avec un sens de la narration digne de Scorsese et imposant le charisme hallucinant de ses interprètes principaux, le monstrueux Alessio Boni en tête (dans un rôle proche de celui tenu par Eduardo Noriega dans "l'Échine du diable" de Guillermo Del Toro).
Une idée de mise en scène par plan, un climax tétanisant qui bascule dans l'horreur pure et un plan final absolument bouleversant, qu'on se le dise ! Michele Soavi est de retour, et ça fait mal, très mal !
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