Nouvelle critique d’un épisode des Peliculas para no dormir, celui réalisé par le Fou Ibérique en personne, le dénommé Alex De La Iglesia. Après une poignée de classiques absolus de la comédie barrée (Mort de rire, Mes chers voisins, 800 balles et son monstrueux chef-d’œuvre, Le Crime farpait), De La Iglesia revient au fantastique pour un exercice de style ambitieux et, autant le dire, d’une éclatante virtuosité. Sur un canevas des plus classiques, le Gros Génie nous assène une succession de scènes chocs d’une rare efficacité (la voix dans le moniteur, les nombreuses apparitions étranges), aidé par un casting déchaîné (les habitués Sancho Gracia et Terele Pavez répondent présent) et un scénario absolument implacable. Là où l’on pouvait s’attendre à une histoire de fantôme, El Realisador et son scénariste fétiche, le tout aussi barré Jorge Guerricaechevarria, préfèrent fureter du côté des sciences physiques, et de la physique quantique en particulier, faisant de leur opus un authentique film d’horreur moderne, par l’intermédiaire d’un montage étouffant et d’une plongée dans la folie aussi soudaine qu’hystérique. Si l’essai n’est pas tout à fait concluant (on sent quand même une certaine retenue, télévision oblige), De La Iglesia parvient à se réinventer avec intelligence, augurant du meilleur pour son prochain opus, le thriller Oxford Crimes. En effet, et ce petit film en est la plus parfaite démonstration, la mise en scène de l’Obélix Espagnol confine de plus en plus à la virtuosité pure. Une puissance formelle d’une telle teneur, c’est suffisamment rare pour ne pas être ignoré !
|