N'entretenant aucun lien avec ses prédécesseurs, ce "Zombie 4" permet à Claudio Fragasso de profiter du succès des oeuvres de Lucio Fulci pour nous conter une histoire sans originalité mais heureusement bien souvent porté vers l'action.
Le script suit un groupe de mercenaires, débarqués sur une île infestée de morts-vivants, qui vont devoir lutter pour survivre.
Après qu'une voix-off se voulant terrifiante nous ait relaté l'existence d'une île où des scientifiques se livrent à des expériences visant à défier la mort et à vaincre le cancer, le métrage embraye sur la confrontation entre un prêtre vaudou en pleine incantation et le groupe de scientifiques, armés, bien décidés à en finir avec cet homme responsable d'une pandémie sur l'île. Mais après l'avoir tué, ce sera eux qui seront les victimes d'une bande de zombies lancée à leurs trousses, ne laissant s'enfuir qu'une petite fille, pour une entame du métrage déjà bien sanglante, avec notamment les morsures d'une morte-vivante au look directement inspiré du "Démons" de Lamberto Bava, mais souffrant déjà de défauts qui s'avéreront être récurrents dans le film.
Sans transition, le métrage nous présentera brièvement et sans explication ses personnages principaux, un groupe de mercenaires accompagné de deux demoiselles débarquant sur l'île, alors qu'indépendamment trois autres personnes crapahutent au même endroit à la recherche d'un volcan et su mystère entourant l'île qui vont rapidement trouver une grotte et ouvrir une porte de l'enfer en lisant un rituel issu d'un grimoire ( merci "Evil dead" ), lâchant de la sorte des zombies qui vont s'en prendre aux deux groupes pour une série de rebondissements bien souvent sanglants mais quelque peu noyés dans une intrigue biscornue et se moquant de toute crédibilité.
En effet, Claudio Fragasso va ici se contenter de repomper ce qui a été fait auparavant dans le genre pour alimenter ses situations, et ce sera surtout du côté des films de Lucio Fulci qu'il faudra chercher l'inspiration, "L'enfer des zombies" en tête, pour le cadre et l'ambiance, même si les morts-vivants seront bien différents et la teneur du film bien éloignée.
Car ici les zombies, même fraîchement sortis de leurs tombes, seront très vivace et n'hésiteront par à se battre avec les vivants ou à courir et sauter à travers les pièces, alors que les victimes mordues et donc bientôt zombifiées iront jusqu'à parler pour essayer d'enrôler leurs amis encore vivants ou encore se serviront d'armes à feu pour tuer.
D'ailleurs, le look même des zombies restera définitivement "autre", avec une ressemblance frappante avec des lépreux bavant un sang noir ou vert selon les scènes, alors que les nouveaux zombifiés se transformeront bien rapidement.
En sus des séquences musclées de combats au corps à corps, l'intrigue ne se montrera guère inventive et ne tentera même pas de créer le moindre suspense, le spectateur s'attendant évidemment à voir les victimes mordues se redresser pour attaquer les vivants, par exemple et il ne faudra pas compter sur la galerie de personnages présente dans le métrage pour rehausser le niveau, car les différentes psychologies demeureront superficielles et stéréotypées.
Heureusement, au second degré, l'entreprise s'avérera être bien drôle et finalement assez jouissive grâce à ces bagarres débridées et ses énormités hilarantes ( le mercenaire zombifié retrouvant sa bien-aimée elle aussi morte-vivante, par exemple ), alors que les effets gores seront volontaires et réguliers, mais pas très recherchés.
L'interprétation laisse grandement à désirer, avec une direction d'acteurs inexistante, alors que la mise en scène de Claudio Fragasso est assez vive et ose quelques angles de prise de vues originaux.
Les effets spéciaux sont globalement probants, avec un grand nombre de morsures sanglantes, mais aussi quelques explosions de tête très graphiques, alors que les maquillages des zombies seront parfois bien approximatifs.
Donc, ce "Zombie 4" se laissera voir sans ennui, grâce à une action omniprésente, mais il faudra s'armer d'un second degré très "bis" pour apprécier pleinement cette débauche de situations grotesques et pleines de non-sens !
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