Une messe pour dracula est la suite directe de Dracula et les femmes, ainsi on peut voir Christopher Lee se débattre avec un pieu enfoncé dans le cœur et se liquéfier, et cela au tout début du film. Comment peut-il ressurgir, me direz-vous ? C’est le challenge d’un scénario pas très travaillé, qui a de même pâtit de la position de l’acteur vedette, Christopher Lee. AU départ, il n’était pas question (une nouvelle fois) que Lee joue dans le film. A force de persuasion, les dirigeants de Hammer lui font finalement dire oui, mais le scénario qui a été écrit ne tenait alors pas compte de ce détail, comment dire, d’importance ! C’est ainsi que, après une très belle scène de rituel satanique dans une église, l’instigateur de la réunion impie, inanimé, disparaît sous une montagne de sable… et voilà que Dracula prend sa place ! Que le rituel ait réveillé Dracula, passe encore. Mais, à partir de là, l’orientation du scénario qui justifie les agissements du Comte dans le film est… inhabituelle. En effet, Dracula se met en tête de venger l’être disparu en tuant un par un les autres participants de la funeste cérémonie. On peut légitimement se demander les raisons qui poussent à réaliser cette vendetta ; c’est quand même Dracula, le prince de la nuit, le seigneur des ténèbres, bref, normalement, tout cela devrait lui être égal ! Voilà, en substance l’énorme reproche que l’on peut faire à Une messe pour Dracula. Autrement, certains aspects du film sont appréciables : comme la peinture au vitriol de l’aristocratie, qui s’invente ici une couverture de respectabilité (participation à une œuvre de charité) pour flatter leurs plus bas instincts (des séances coquines dans une maison de passe). Cette quête de sensations fortes servira de vecteur à la messe décrite plus haut, ce qui jusque là formait un itinéraire assez logique.
Peter Sasdy réalise cet opus en 1969 ; auparavant cantonné à des séries télé, il réalisera l’année suivante Comtesse Dracula, puis plus grand-chose (à part des épisodes TV). Certes, sa mise en scène n’a pas l’ampleur et la majesté des Fisher ou des Gilling, mais il s’en sort correctement et le feeling Hammer est bien au rendez-vous. Comme pour Les femmes de Dracula, on sent qu’une nouvelle ère commence (ou dit autrement, c’est le début de la fin), car le chemin pris par la Hammer (violence et sexualité plus évidente) ne suffira pas à maintenir l’intérêt du spectateur. Lee en a marre depuis un certain temps, Peter Cushing n’est toujours pas de la partie (il ne reviendra que pour un Dracula 73 que je trouve correct, avis à voir bientôt sur dvdpascher), et, en plus, la nouvelle Dracula Girl (Linda Hayden) n’est pas aussi convaincante qu’une Jacqueline Pearce ou qu’une Veronica Carlson. On retrouve quand même dans ce film des habitués de la Hammer films, comme John Carson (vu auparavant dans le très bon L’invasion des morts vivants de John Gilling), ou encore Michael Ripper, qui joue dans beaucoup de Dracula de la Hammer l’inspecteur Cobb…
Déjà la fin d’un cycle, même si d’autres films suivront encore dans la saga du sanglant Comte Dracula…
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