Grand spécialiste des films d'amour fou traversés de moments complètement hystériques (songeons à la cultissime scène de métro dans Possession), Andrzej Zulawski ne déroge pas à cette thématique avec Une femme publique. L'histoire relativement simple au dépaart, est cependant plus complexe qu'il n'y paraît. Valérie Kaprisky joue le rôle d'une jeune femme un peu paumée qui est prête à tout pour survivre (une femme publique) et qui secrètement souhaite devenir actrice. Lors d'une énième audition, elle rate une fois de plus son interprétation mais le futur réalisateur du film, joué par Francis Huster, croît en elle, envers et contre tout. Tout se mélange dans ce film hystérique de bout en bout : les acteurs ont tous l'air « habités » et ne cessent de crier dans tous les sens, notamment Francis Huster qui interprète un réalisateur qui demande le maximum à ses acteurs ; la frontière entre la vie réelle et le cinéma est parfois ténue ; la vie publique et la vie privée sont parfois indissociables comme le lien qui unit Francis Huster et Valérie kaprisky dans ce film ; enfin le genre du film est difficile à cerner avec, en plus de ce qui a été précédemment, un côté politico-thriller qui intervient par le biais du personnage de Lambert Wilson. Au final, on a droit à un film déroutant, fou, très surprenant et qui va à cent à l'heure (je pense sur ce point à la mise en scène et notamment aux travellings très rapides réalisés par Zulawski). Les exccès du film ne sont pas toujours du meilleur effet mais au moins Une femme publique a le mérite d'être très original.
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